Au regard de ses potentialités naturelles et ses opportunités d'investissement, la wilaya de Tizi Ouzou peut développer le tourisme vert qui servira de locomotive à son essor économique. Les montagnes qui occupent 80% de la superficie de la wilaya de Tizi Ouzou disposent d'atouts naturels à même de remettre la région sur les rails de l'une de ses vocations : le tourisme vert. Pour développer ce secteur d'activité, la direction locale du tourisme annonce un programme d'aménagement de quatre zones d'expansion et sites touristiques (Zest) de montagne à Azrou n'Thor, Thala Guilef, Yakouren et Tizi Oujaboub (Bounouh). Les dossiers sont finalisés et transmis à la tutelle depuis quelques années déjà pour création par voie de décret, nous dit Rachid Ghedouchi, directeur local du tourisme. «Nous ne pouvons pas lancer l'étude d'aménagement de ces sites avant la publication de cette décision dans le Journal Officiel», ajoute-il. La prochaine étape consistera en la répartition des projets d'investissement retenus sur les sites choisis. Des hôtels, des auberges, des bungalows et des forêts récréatives y sont prévus. «Ces réalisations vont dans le sens du développement des zones de montagne de la wilaya. Elles visent aussi à faire connaître la région aux touristes et par ricochet créer des richesses et de l'emploi au profit des populations locales qui en ont vraiment besoin», explique M. Ghedouchi. «Nous avons reçu des demandes d'investissement, mais on ne peut rien faire tant que le décret de création des Zest de montagne n'est pas promulgué», précise ce responsable. Parmi les premiers postulants, un privé désirant construire un hôtel touristique à Azrou N'Thor. Chaque été une fête traditionnelle se tient dans ce haut lieu de villégiature dominant la région d'Iferhounène, culminant à 1850 mètres d'altitude. L'autre activité envisagée dans les zones montagneuses de la wilaya a trait à la relance de l'activité artisanale, un gagne-pain pour de nombreuses familles de Kabylie. Des espaces commerciaux pour la vente d'objets faits à la main y sont envisagés. Sur un autre plan, la direction du tourisme compte aménager des camps de toile et des lieux de détente dans la forêt jouxtant le barrage hydraulique de Taksebt et à Beni Douala. Deux autres terrains de camping sont au programme à Yakouren et Taksebt. L'étude d'aménagement a été lancée. Des matériaux légers tels que le bois seront utilisés exclusivement dans la construction pour sauvegarder la fragilité écologique de la montagne et donner un cachet architectural particulier à ces sites. Dans la localité de Yakouren, c'est une auberge touristique qui verra le jour. L'investisseur qui a pris attache avec la direction du tourisme prévoit notamment l'aménagement d'une forêt récréative, un parcours pour les randonnés pédestres et une cabane. «La demande a été approuvée par le Calpiref», nous a indiqué M. Ghedouchi. Selon lui, «ces activités en plus des gains qu'elles vont générer pour la collectivité contribueront à mieux protéger nos montagnes.» 54 sites touristiques à revaloriser La direction de ce secteur a répertorié, en collaboration avec les APC, plusieurs sites touristiques à revaloriser à travers les 67 communes de la wilaya. «54 communes possèdent des sites merveilleux dont des vestiges historiques, archéologiques et autres endroits à visiter. Un potentiel indéniable à même de booster le tourisme de montagne qui a été négligé ces dernières années en raison de la situation sécuritaire», souligne M. Ghedouchi. La wilaya de Tizi Ouzou recèle en effet d'indéniables potentialités touristiques, dont des sites naturels pouvant lui générer des revenus économiques. Elle renferme un potentiel naturel alternant entre un tourisme culturel, balnéaire et climatique (région de montagne) auquel il faut ajouter une richesse artisanale. La potentialité naturelle la plus importante est le massif du Djurdjura, avec Lalla Khedidja, son sommet le plus haut (2308 m). Il est classé comme patrimoine mondial de la biosphère, au regard de ses richesses faunistiques et floristiques inestimables, dont notamment la fameuse cédraie de la station climatique de Tala Guilef, Azrou N'thor, la forêt des Aït Ouabane, les grottes du Macchabée, les barres rocheuses, le lac Goulmine qui sont, entre autres, des sites pouvant attirer des vacanciers durant les quatre saisons. En matière d'infrastructures, la wilaya de Tizi Ouzou compte 32 hôtels en activité, un parc jugé insuffisant par le directeur local du tourisme, qui fait état de la réhabilitation de l'hôtel El Arz, de la station climatique de Tala Guilef saccagée par des terroristes en 1994. Une enveloppe de 10 millions DA a été allouée à cet effet par le ministère de tutelle. D'autres structures comme les hôtels Tamgout, (Yakouren), Amraoua (Tizi Ouzou) et l'auberge Le bracelet d'argent d'Ath Yenni seront également concernées par des travaux de rénovation. Selon la direction du tourisme, les prestations touristiques dispensées, en 2012, par les établissements hôteliers, les restaurants et les agences de voyages, en activité dans la wilaya de Tizi Ouzou, ont généré des recettes de 1,371 milliard de DA, en augmentation de plus de 253 millions de DA par rapport à l'exercice 2011. Quelque 137 048 nuitées, dont 9143 concernant des étrangers ont été enregistrées durant la même année. De janvier à mai, 2013, 60 671 nuitées dont 4845 concernant des non nationaux ont été déjà relevées par la même direction, soit un chiffre d'affaires de 290 millions de DA. Au-delà de l'optimisme affiché par les responsables du secteur, il faut admettre que la relance du tourisme vert dans la région est tributaire de l'amélioration de la situation sécuritaire. «Les investisseurs sont réticents à opter pour le tourisme de montagne», note le directeur du tourisme.