Le nombre de femmes impliquées dans des affaires criminelles pendant ces cinq dernières années est effarant. Les statistiques données par la Gendarmerie nationale indiquent qu'entre 2001 et le premier trimestre 2006, près de 11 000 femmes ont été arrêtées pour crimes divers. Rien que dans le premier trimestre de l'année en cours, 407 femmes sont tombées dans la « nasse » des gendarmes. Même si la courbe reste toujours plus élevée du côté des hommes, le sexe féminin n'est pas à l'écart de la montée fulgurante de la criminalité. Plus de 3200 femmes arrêtées en 2001, près de 1800 en 2002, 2035 en 2003, 1900 en 2004 et près de 1700 en 2005. Les chiffres sont éloquents et invitent à une réflexion mûrie pour trouver les causes. Au moins, une dizaine de wilayas sont touchées de plein fouet par ce fléau. En 2001, Tlemcen était en tête avec 728 femmes mises sous les verrous, suivie de Adrar avec 534 femmes arrêtées. La même tendance a été enregistrée en 2002. En 2003, c'est à El Bayadh où l'on a enregistré le nombre le plus important. En 2004 et en 2005 à Oran avec 183 et 146 arrestations. D'autres villes comme Chlef, Béchar, Sidi Bel Abbès, Aïn Témouchent et Tamanrasset connaissent, elles aussi, la prolifération de la criminalité dans le milieu féminin. Mais d'un autre côté, la femme subit encore et toujours la violence physique sous toutes ses formes. Selon les chiffres de la Gendarmerie nationale, 188 femmes ont été victimes d'une violence physique durant le premier trimestre 2006. Parmi ces violences, l'on peut citer coups et blessures volontaires avec arme blanche (90 cas), meurtre (6), tentative de meurtre (10), coups et blessures volontaires sur mineur (6). Aussi les chiffres indiquent que pendant cette période, il y a eu 13 enlèvements de mineur dont six avec séquestration. Dans le chapitre des violences sexuelles, les services de la Gendarmerie nationale ont enregistré quatre femmes enlevées, séquestrées et violées. Outre ces chiffres, la réalité semble être encore plus dramatique.