Le programme présidentiel 2010-2014 n'est pas encore achevé que le gouvernement s'attelle déjà à finaliser le prochain plan quinquennal 2014-2019, et ce, quelle que soit l'identité du prochain président de la République. Pour le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, il s'agit de poursuivre l'effort de développement en continuant ce qui a été entrepris au début de la décennie 2000, avec trois programmes présidentiels à la clé. C'est le Secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la prospective et des statistiques, qui veille sur l'élaboration du nouveau plan entamé il y a déjà plusieurs mois. Une commission interministérielle planchant sur ce programme a tenu sa première réunion jeudi dernier et l'on s'attend à ce qu'elle aboutisse à un rapport final d'ici un mois, selon certaines sources proches de ladite commission. On ignore encore quelle sera l'enveloppe allouée à ce nouveau programme et s'il intégrera l'impératif de prudence budgétaire, mais l'on sait qu'il s'appuiera notamment sur «les orientations et lignes directrices des programmes d'aménagement du territoire Snat 2030, ainsi que sur les «politiques sectorielles». Il comptera entre autres actions «la mise en place d'un fonds de restructuration des entreprises publiques», ainsi que l'élaboration «d'un modèle économétrique». Le nouveau programme sera mené, avec en ligne de fond une démarche orientée vers la recherche de la croissance économique, après que les programmes précédents axés sur la dépense massive dans les infrastructures aient eu des effets limités sur la croissance du PIB en dehors du secteur des travaux publics. Le nouveau plan sera donc mené dans le cadre d'une démarche économique globale, fondée sur un modèle de croissance dit «intensive», partant du constat de «manque de lisibilité et de visibilité réglementaires, de dispersion des instances qui encadrent l'effort de développement, d'insuffisance des statistiques nationales, de lourdeur de l'appareil administratif et de faiblesse du tissu des PME». La croissance «intensive» visera donc les objectifs «d'accroissement du PIB, de diversification de l'économie, de création d'emplois effectifs, de maîtrise de l'inflation et de réduction de la dépendance aux hydrocarbures» et aux importations, d'après un document élaboré par le Secrétariat d'Etat à la prospective. Ce dernier ne fixe pas encore d'objectifs chiffrés, mais parle d'une croissance «honorable» du PIB hors hydrocarbures et une plus grande diversification de sa structure. Selon le rapport de conjoncture de la Banque d'Algérie en 2012, le secteur hors hydrocarbures a réalisé une croissance de 7,1%, contre 6,1 un an plus tôt. Le modèle de croissance proposé fixe les mêmes objectifs fixés à l'économie nationale depuis des années, à savoir le relèvement de la part des exportations hors hydrocarbures dans les exportations totales, la réduction graduelle des importations qui ont atteint plus de 46 milliards de dollars en 2012 et qui seront en hausse de près de 20% en 2013, la création d'emplois «effectifs» et l'augmentation de la part des recettes fiscales ordinaires dans les ressources budgétaires. Actuellement, le taux de couverture des dépenses courantes par les recettes hors hydrocarbures était de 45,1% en 2012, contre 55,6% en 2010, selon la Banque d'Algérie.