A l'occasion de la Journée mondiale des télécommunications, Boudjemaâ Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, a exhorté les trois opérateurs exerçant sur le marché de la téléphonie mobile à « prendre toutes les dispositions pour se conformer aux obligations fixées dans leur cahier des charges, notamment en matière d'identification de leurs abonnés ou de leurs clients détenteurs d'une carte prépayée ». Le ministre a précisé : « Tout en assurant la confidentialité et la protection des informations nominatives qu'ils détiennent sur leurs clients, ils doivent tout mettre en oeuvre pour que l'identification du client soit faite au moment de la souscription de l'abonnement ou de la délivrance de la carte prépayée. Ceci relève des prescriptions exigées pour la défense nationale et la sécurité publique. » D'après le représentant du gouvernement, il appartient à chaque opérateur d'avoir « une maîtrise totale du réseau et du circuit de distribution de ses produits ». La téléphonie mobile est le segment d'activité qui a connu dans notre pays une croissance exponentielle, atteignant, selon le ministre, 16 millions d'abonnés. La télédensité globale fixe et mobile est passée de 5,6% en 2000 à 54% en 2006. Elle a multiplié par quatre le nombre de postes d'emplois. En matière d'investissements directs étrangers (IDE) réalisés, le montant s'élève à quelque 5 milliards de dollars US, ce qui place le secteur des technologies de l'information et de la communication comme le premier pourvoyeur d'IDE, après les hydrocarbures. « Nous voulons faire de l'Algérie un pays émergent. Nous nous sommes engagés dans le e-gouvernement et nous nous concertons avec les institutions pour la réalisation d'un réseau intranet intergouvernemental (RIG) destiné à mieux informer les citoyens », a affirmé le ministre. Concernant la sécurité informatique, il dira : « Nous observons des actes hostiles quotidiens, se traduisant par des tentatives d'intrusion dans nos serveurs de données, des inoculations de virus et de vers. Le danger est réel et il faut y faire face. Une coopération internationale est essentielle car nul ne peut isoler son réseau de ceux des autres. L'Algérie fait sa mue en matière de technologies de l'information et de la communication et elle est plus que jamais déterminée à lutter contre ce phénomène qui rappelle l'urgence de protéger nos infrastructures et nos données. » Le message de Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU, a été lu à l'assistance à l'occasion de la Journée mondiale de la société de l'information, où il a souligné : « Dans un monde dont les différents éléments sont de plus en plus interdépendants et reliés en réseaux, il est devenu impératif de mettre les systèmes et les infrastructures essentiels à l'abris des attaques des cybercriminels et, parallèlement, de montrer que les transactions effectuées en ligne sont sûres afin de promouvoir les échanges, le commerce, la banque en ligne, la télémédecine, la cyberadministration, et toute une série d'autres applications. Comme tout cela dépend de ce que fait chaque pays, chaque entreprise et chaque personne, il nous faut créer une culture mondiale de la cybersécurité. » Si la cybercriminalité n'a pas encore pris une grande ampleur dans notre pays, une commission chargée de l'élaboration des textes de lois sur la lutte contre la criminalité informatique a été installée le 29 mars 2006. Présidée par le directeur des affaires pénales au ministère de la Justice, elle est chargée de réfléchir sur les mécanismes ou les procédures de protection des données informatiques, privées ou institutionnelles, contre les intrusions et les destructions mais également contre la cybercriminalité. Il est question de sortir avec des projets de textes de décrets ou de lois à même de prévenir et de réprimer la criminalité via internet même si pour l'instant cette forme de criminalité n'est pas répandue chez nous.