Une instruction de l'ARPT somme, du reste, les opérateurs d'identifier tout client en prépayé pour une question de sécurité. L'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a instruit, indique Boudjemâa Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, les trois opérateurs de téléphonie mobile, en l'occurrence Djezzy, Mobilis et Nedjma pour ne plus vendre de cartes prépayées sans contrat. Le ministre a souligné qu'“il est impératif que les trois opérateurs, exerçant sur le marché algérien, prennent toutes les dispositions pour se conformer aux obligations fixées dans leur cahier des charges notamment en matière d'identification de leurs abonnés ou de leurs clients détenteurs d'une carte prépayée”. Pour Boudjemaâ Haïchour “les opérateurs doivent tout mettre en œuvre pour que l'identification du client soit faite au moment de la souscription de l'abonnement ou de la délivrance de la carte prépayée, tout en assurant la confidentialité et la protection des informations nominatives qu'ils détiennent sur leurs clients”. Ceci relève, a-t-il précisé, des prescriptions exigées pour la défense nationale et la sécurité publique. Le ministre estime qu'“il appartient à chaque opérateur d'avoir une maîtrise totale du réseau et du circuit de distribution de ses produits”. Et pour cause, il y a eu plusieurs pratiques frauduleuses enregistrées sur le marché algérien telles que la vente de cartes prépayées sans contrat, l'utilisation d'une seule pièce d'identité pour l'achat de plusieurs puces et le recours au téléphone portable pour commander des attentats terroristes. Intervenant à l'occasion de la Journée internationale des télécommunications célébrée, hier, à Alger, le ministre a annoncé que “le Chef du gouvernement a décidé de la mise en place d'un groupe de travail présidé par le ministre de la Justice et composé des représentants du ministère de l'Intérieur, de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, de la Gendarmerie nationale, la direction générale de la Sûreté nationale pour définir un dispositif juridique de lutte contre les crimes et délits liés au système informatique et aux technologies de l'information”. Le volet formation constituera, a-t-il ajouté, la clef de voûte de cette stratégie nationale en matière de cybercriminalité. Il a affirmé, également, que “tout projet entrant dans le domaine des technologies de l'information et de la communication doit obligatoirement intégrer l'aspect sécurité dès sa conception compte tenu de la nécessité de protéger les réseaux et les données”, en soutenant que “les questions liées aux normes de production, d'exploitation et aux règles de procédures ne devront pas être occultées dans cette démarche”. La sous-directrice du développement informatique à la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a relevé qu'“à l'heure actuelle, installer une solution de sécurité autour d'un système d'information en Algérie se fait sans normes ni garanties”. Elle propose de créer un organisme chargé d'établir des normes et de valider chaque solution de sécurité instaurée autour d'un système d'information. Le rôle de cet organisme est orienté principalement, a-t-elle expliqué, vers la réalisation d'audits réguliers de sécurité des systèmes d'information, responsabiliser les gens quant au danger du piratage et la mise en place d'une procédure commune pour la sécurisation des organismes publics. Elle a expliqué qu'“en l'absence d'une telle autorité et dans un souci de validation de la solution de sécurité déployée, la DGSN a pris l'initiative de solliciter officiellement la collaboration de la présidence de la République, de la direction générale des transmissions nationales et de la Gendarmerie nationale”. Il y a lieu de noter que l'Union internationale des télécommunications (UIT) a enregistrée plus de 50 000 virus qui ont infecté plus de 850 000 machines en 2005. Faïçal Medjahed