Finalement, le destin en aura voulu autrement. Ahmed Kebaïli n'aura pas la force physique et mentale d'antan pour surmonter son handicap. Il est décédé le 8 septembre à 13h50 en son domicile, à El Affroun, à l'âge de 88 ans, et enterré le jour même au cimetière communal. C'était la dernière étape d'une légende du cyclisme algérien et mondial. Une vie pleine de consécrations. L'histoire retiendra, entre autres, qu'à 88 ans, Ahmed Kebaïli était présent au dernier Tour de France (2013). Né le 21 février 1925, la légende du cyclisme algérien, aux cinq participations au Tour de France dans les années cinquante, a subi, le 1er septembre à 16h, l'amputation du pied droit à la clinique Al Azhar de Dély Ibrahim. Admis auparavant à l'hôpital d'El Affroun pour un œdème du membre inférieur, il a quitté cet établissement pour d'éventuels soins plus appropriés dans un grand hôpital algérois. Ballotté entre les différents services, sa famille a décidé de l'hospitaliser dans la clinique privée. «Après l'avoir examiné et constaté que son pied droit présentait des lésions, le médecin de service, le Dr Boudjalti décida l'amputation en urgence», raconte, avec beaucoup d'émotion, sa fille aînée Houria. Diabétique depuis plusieurs années, Ahmed Kebaïli souffrait d'une infection au pied droit nécessitant la section de deux orteils, avant que son état ne se complique et aller à l'amputation. Rencontré chez lui, à El Affroun, quelques jours avant sa mort, le défunt était très affaibli et refusait toute alimentation et la prise de médicaments. L'ancien sportif et moudjahid (il a fait 5 années de prison de 1955 à 1960) méritait un peu plus d'égards les derniers jours de sa vie, en sa qualité de grand champion et figure emblématique sportive nationale et révolutionnaire de la première heure. «Le président de la Fédération algérienne de cyclisme lui a rendu une courte visite à la clinique, juste après l'amputation du pied, sans rien lui proposer ni lui promettre une quelconque aide», regrette son fils Abdelghani. Le fils, de celui qui a été récemment invité par les responsables du Tour de France pour assister aux célébrations du 100e anniversaire de la grande boucle, en veut énormément au ministère de la Jeunesse et des Sports, à celui des Moudjahidine et à celui de la Santé de ne pas s'être manifestés pour apporter aide et assistance à son père.