Le dossier concernant la restitution des fusils de chasse à leurs propriétaires, saisis par l'Etat il y a de cela 18 ans, n'est pas encore classé. Les propriétaires, dont le nombre dépasse les 250 000 à l'échelle nationale, réclament toujours leur bien auprès des autorités. En dépit des assurances des pouvoirs publics de rétablir les personnes concernées dans leur droit, cette affaire est toujours d'actualité. Cependant, les responsables en charge de ce dossier ont, dans un premier temps, affiché leur bonne volonté de restituer tous les fusils à leurs propriétaires, procédant, il y a de cela une année, à une restitution partielle de ces armes. L'opération de restitution des fusils de chasse est chapeautée par le ministère de l'Intérieur, les walis et les autorités militaires qui détiennent ces armes. Mais la cadence est au ralenti. C'est le cas dans la wilaya de Bouira où, depuis le début de l'opération en mai 2012, seulement 700 armes ont été remises à leurs propriétaires sur un total de 9500 confisquées. Une situation qui a fait réagir les différentes associations pour la restitution des fusils de chasse à Bouira, qui ont organisé plusieurs sit-in de protestation devant le siège de la wilaya et sur la place des Martyrs de la ville. Plus de 15 ans après avoir déposé leurs fusils auprès des services de sécurité de la région, ils n'arrivent toujours pas à récupérer leur bien. Ils dénoncent la lenteur de l'opération de restitution et qualifient leur cas d'injuste. Ils comptent renouer avec les actions de rue pour se faire entendre. «Pourtant, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait déclaré récemment, depuis la wilaya de Laghouat, que tous les fusils de chasse seront restitués à leurs légitimes propriétaires», déclarent-ils avant de préciser qu'au niveau local, «l'opération de restitution des fusils n'avance pas». Notons que le Premier ministre, lors sa visite le 11 mai dernier à Laghouat, avait rassuré les concernés en déclarant qu'il était temps de restituer les fusils de chasse à leurs propriétaires, et ce, en s'appuyant sur l'amélioration de la situation sécuritaire qui, de son avis, est meilleure. M. Sellal avait donné des garanties aux concernés que même s'ils constatent des dégâts sur leurs armes, l'Etat procédera à un dédommagement. Une déclaration qui n'a pas rassuré beaucoup de propriétaires de ces fusils au niveau de la wilaya de Bouira, qui envisagent de renouer avec des actions de rue. Notons par ailleurs que cela fait exactement 13 ans que les concernés, pour la plupart des fellahs et des personnes âgées, organisent chaque dimanche un rassemblement sur la place des Martyrs à Bouira pour sensibiliser les autorités à leur revendication : la restitution pure et simple, sans contrainte de leurs armes. Ils ont également organisé des dizaines de marches, mais aucune suite ne leur a été donnée. Il est à préciser que nous avons contacté le groupement de Gendarmerie nationale de la wilaya pour plus de détails sur cette affaire, mais le commandant du groupement n'était pas là, nous a-t-on indiqué.