En cette période de vacances estivales, même s'il est vrai que les embouteillages sont fréquents, les raisons en sont parfois surprenantes. C'est le cas des bouchons monstres qui se forment, ces jours-ci, quotidiennement, surtout aux heures de pointe, sur la RN 12, aux abords du village Taboukirt, près de l'embranchement de Tizi Rached et qui occasionnent de sérieux désagréments autant pour les automobilistes que pour les voyageurs. En effet, lorsqu'on est pris en « tenaille » dans ce gigantesque encombrement avec, dans les deux sens de la route, des files de véhicules longues de quelques kilomètres (s'étendant souvent du centre commercial Ahrès jusqu'à l'entrée de Chaïb, village de Mekla), on est certainement loin de se douter que la cause de ce désordre n'est autre que trois dos d'âne mal foutus. En fait, dans le but de « sécuriser » un peu ce tronçon de route que certains chauffards ont tendance à confondre avec un circuit de Formule 1, les citoyens du village Taboukert ont légitimement pris la décision de poser quelques dos d'âne censés freiner les ardeurs des automobilistes imprudents. Cependant, l'édification pour le moins approximative de cette séquelle de dos d'âne a eu pour effet de perturber gravement la circulation. Cette délicate situation aux allures kafkaïnnes pose néanmoins la sempiternelle problématique du respect des normes dans la pose des dos d'âne. A ce titre, il est juste de souligner que normalement cette tâche inhérente à la protection des piétons est l'affaire des autorités et non pas des usagers. Et c'est justement parce que les services concernés ne prêtent souvent pas attention aux doléances des citoyens que ces derniers se sentent obligés d'agir d'eux-mêmes. Dans le cas de cette petite agglomération, les habitants n'ont jamais cessé d'attirer l'attention des responsables sur la nécessité de mettre des passages cloutés ou des ralentisseurs pour réduire le nombre élevé d'accidents qui frappent surtout les écoliers. Aussi, le chef de daïra de Tizi Rached, accédant à une requête formulée par les représentants de ce village, avait-il saisi officiellement au mois de mai dernier le directeur des travaux publics de la wilaya pour procéder à la pose des ralentisseurs, mais jusqu'à présent rien ne semble pointer à l'horizon.