La commémoration de la Journée de l'étudiant et du 50e anniversaire de l'appel de l'UGEMA, le 19 mai 1956, a servi d'occasion pour Daho Ould Kablia, ministre délégué chargé des Collectivités locales, de rappeler, avant-hier à Béjaïa, l'engagement des étudiants dans la guerre de libération et aussi de rétablir des vérités historiques. Le ministre, qui a été invité par l'université de Béjaïa en sa qualité d'ancien acteur du mouvement national, a été sollicité à éclairer sur la part de vérité des affirmations rapportées par l'historien français Yves Courier relatives « aux liquidations des intellectuels par le colonel Amirouche ». « Un constat faux et dangereux » conséquence d'un « complot du colonialisme qui y a mis toute son énergie ». M. Ould Kablia a rappelé, à ce propos, l'assassinat, en 1959, de quatre étudiants en génie nucléaire dont l'avion qui les transportait en Tchécoslovaquie « a été abattu sous le ciel de Casablanca ». « Amirouche avait la responsabilité de réussir la révolution. Il y a eu peut-être des dépassements de certains de ses collaborateurs et le GPRA s'est inquiété de cette affaire qu'il a vu très louche », a-t-il déclaré. Auparavant, il a concédé l'existence, sans plus, de « petite distorsion entre jeunes dans le maquis (et) l'ostracisme des ruraux méfiants des nouveaux venus citadins ». Parmi les étudiants qui ont rejoint le maquis à l'appel de l'UGEMA, « ceux qui ont acquis, explique l'orateur, une expérience politique ont immédiatement été utilisés, à l'exemple de Seddik Benyahia, Ahmed-Taleb Ibrahimi... qui ont constitué le premier état-major intellectuel du FLN ». La mise au point s'était ainsi imposée en présence d'ex-officiers de l'ALN intervenant pour dénoncer « un mensonge des services français et qu'heureusement Amirouche a su gérer ». Avant cela, le ministre a rappelé que 80% étudiants et des médecins étaient au service de l'ALN avec la production de « 900 agents de transmission, 44 pilotes, 9 ingénieurs de l'aviation... ». Soit un bilan « qu'aucun mouvement de libération de par le monde n'a pu produire », a relevé M. Ould Kablia.