Le « limogeage », jeudi dernier, de deux coordinateurs régionaux du CNES (Centre et Ouest) fait réagir plusieurs sections locales du syndicat des enseignants du supérieur. Ces dernières, réunies en assemblées générales, ce jeudi, ont tenu, en effet, à renouveler leur confiance aux deux syndicalistes en question, à savoir Farid Cherbal (chargé du Centre) et Mustapha Mechab (chargé de l'Ouest). « Nous renouvelons notre confiance pleine et entière au coordonnateur national adjoint chargé du Centre, Farid Cherbal, et appelons nos collègues enseignants exerçant dans d'autres établissements du Centre à rejoindre le mouvement de grève qui est aussi le leur », scandent les syndicalistes de 4 universités (USTHB, Blida, Béjaïa et Boumerdès). L'appel, auquel adhèrent les enseignants de l'Epau, de l'INA, de l'Institut d'informatique, de l'ENTP, de l'ENS et le centre universitaire de Djelfa, fait ressortir par ailleurs la « reconduction » de la grève pour sa deuxième semaine. Ce qui fait que les examens n'auront pas lieu, du moins au sein des établissements en grève. La même atmosphère est perceptible également à l'Ouest où les sections locales, qui observent la grève depuis le 13 mai, réitèrent le soutien à leur coordinateur régional, Mustapha Mechab. Lors d'une assemblée générale extraordinaire, tenue jeudi et qui a réuni les sections de Sidi Bel Abbès, l'USTO de Mostaganem, les CU de Mascara et deTiaret et l'ENSET d'Oran, les syndicalistes ont annoncé, eux, aussi la poursuite de la grève. « La grève va entrer dans sa 2e semaine avec le blocage des examens », nous a déclaré, hier, Mustapha Mechab dans un entretien téléphonique. Et de souligner que l'université d'Es Sénia vient de rallier le mouvement. Il faut rappeler qu'à l'issue d'un « houleux » conseil national, tenu le 11 mai, le CNES avait décidé de surseoir à « une grève d'une semaine d'évaluation » à laquelle il avait auparavant lui-même appelé. Le syndicat avait agi ainsi, expliquait-il, suite à une décision de justice rendant le débrayage « illégal ». Ainsi, le cordon entre la direction nationale du CNES et une bonne partie de sa base semble définitivement coupé. Les sections locales (grévistes) le crient haut et fort, imputant la responsabilité au coordinateur national, Ali Boukaroura. Le premier responsable du CNES est accusé d'avoir « cassé » la grève, même si dans ses différentes sorties il ne cesse de rappeler le « caractère légal » de l'acte. « Nous ne pouvons pas contester une décision de justice, sinon nous entraînerons le CNES dans l'illégalité », a-t-il rappelé jeudi lors d'une conférence de presse. Pour Farid Cherbal, il s'agit avant tout de respecter les statuts du CNES, « qui sont en conformité avec les lois régissant l'activité syndicale ». « L'article 37 du syndicat est bien clair. Il suggère que la décision d'aller en grève ou de surseoir à celle-ci échoit exclusivement aux assemblées générales des sections locales. Ce qui n'a pas été le cas lors de la réunion du 11 mai, que nous considérons d'aillleurs comme toujours ouverte », argumente-t-il. Et de rappeler qu'en 1999, lors d'une grève du CNES, c'était les AG locales qui ont donné le quitus à une décision prise par la commission nationale d'arbitrage près la Cour suprême.