La coordination régionale Ouest du CNES prend acte des déclarations du ministre, mais refuse tout dialogue à travers les médias et demande l'ouverture de négociations avec les représentants légitimes des enseignants. » C'est ce qui ressort de la déclaration rendue publique, hier, par les enseignants, réunis à l'université d'Oran. Dénonçant la campagne de répression orchestrée par la tutelle contre les coordinateurs nationaux adjoints, Farid Cherbal et Mustapha Mechab, et le coordinateur de la section de Constantine, Khaled Bessila, ils ont tenus, également, à préciser que « toute solution de la crise doit passer par des mesures d'urgence concrètes et conséquentes et la satisfaction des revendications des enseignants ». Tout en faisant remarquer que les propositions de la tutelle ne sont, globalement, « ni chiffrées ni situées dans le temps », la coordination de l'Ouest estime que le délai de deux mois, concernant les augmentations de salaires « paraît injustifié ». Pour les représentants des sections grévistes (USTO, Sidi Bel Abbès, Mascara, Mostaganem, Enset Oran, Es Senia et Tiaret) ayant pris part au rassemblement qui s'est tenu hier à Oran, la lutte continue afin de « contrer toute manipulation de l'administration » et pour « la satisfaction de la plateforme de revendications et le respect de l'enseignant et du libre exercice du droit syndical ». A Constantine, l'assemblée quotidienne des enseignants grévistes a été particulièrement houleuse. Les appréciations au sujet des engagements prononcés la veille par le ministre de l'Enseignement supérieur étaient mitigées, et ont réussi à partager les grévistes qui ont fait preuve jusque-là d'une homogénéité exemplaire. Mais dans la déclaration finale de l'AG, les signataires se disent quand même « insatisfaits et rejettent à l'unanimité les propositions contenues dans le PV, qui ne répondent pas à leurs attentes décennales, particulièrement le statut de l'enseignant ». L'annonce, au demeurant officielle, des nouvelles mesures, amputée des garanties de leur mise en application, empêche ainsi les enseignants de crier victoire. Le climat de défiance, entretenu durant des années et nourri de conflits jamais résolus et de promesses non tenues, a désabusé les enseignants, qui ajoutent dans leur déclaration que « l'assemblée générale demande des actes concrets avec un échéancier précis et la levée immédiate des poursuites judiciaires engagées contre les représentants des enseignants ». Les enseignants ont décidé aussi de maintenir la grève et de boycotter les examens. A Blida le bureau de la section Cnes de l'université a renouvellé sa confiance aux trois coordinateurs régionaux comme il demande la tenue d'une réunion imminente de l'ensemble des représentants du mouvement de grève et la mise en place d'une coordination nationale. Enfin, ils réaffirment le retrait de confiance à Ali Boukaroura et lui dénie le droit à toute représentativité. On a appris que le mouvement se poursuivra jusqu'à satisfaction des revendications. L'AG du CNES de l'université de Boumerdès s'est réunie ausi pour débattre la « nouvelle donne » induite par les récents événements enregistrés sur la scène de la protestation. Réagissant aux récentes déclarations du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, selon lesquelles toutes les revendications des enseignants seront prises en charge, l'assemblée générale des enseignants affiliés au CNES « constate qu'après trois semaines de grève, les pouvoirs publics commencent à réagir sans aucun engagement concret ». Les résultats de la réunion ayant regroupé « le ministre et ceux qui parlent au nom du CNES ne sont que des promesses informelles sans aucune garantie de réalisation », relève-t-on. Ce pourquoi, ils exigent, « simplement, la satisfaction concrète de (notre) plateforme de revendications ». Tout en dénonçant « les méthodes policières dans l'arrestation de (leurs) collègues syndicalistes », les enseignants ont décidé de poursuivre la grève et d'organiser une marche pour exprimer leur solidarité avec ces derniers, rapporte le procès-verbal de leur assemblée.