Les représentants des sections syndicales CNES (Syndicat des enseignants du supérieur) de la région Centre réitèrent leur confiance à « leur » coordinateur national adjoint, Farid Cherbal, signalant par la même occasion leur « détermination » à poursuivre la grève dans leurs établissements respectifs. Réunis jeudi dernier à l'USTHB, les syndicalistes ont déclaré représenter les « établissements en grève » que sont les universités de Béjaïa, Blida, Boumerdès et Bab Ezzouar (USTHB) ainsi que les grandes écoles comme l'EPAU (Ecole d'architecture), INI (Institut d'informatique), INA (Institut d'agronomie), l'ENTP (Ecole nationale des Travaux publics), et l'ENS Bouzaréah (Ecole normale supérieure). La rencontre, sanctionnée par une déclaration signée par un membre du CNES/USTHB, s'est déroulée en présence de Farid Cherbal. Ce dernier, pour rappel, est frappé d'une « suspension » des instances dirigeantes du CNES par ses pairs de la coordination nationale et fait l'objet de poursuites judiciaires. On lui reproche d'avoir « fait fi d'une décision en référé », rendant la grève du CNES illégale. La coordination régionale du Centre version Farid Cherbal, bien qu'elle soit « hors circuit » aux yeux de la direction nationale du syndicat que préside Ali Boukaroura, renouvelle également sa confiance au « coordinateur régional de l'Ouest », Mustapha Mechab. Celui-ci, au même titre que son collègue du Centre, a été « remercié » par la coordination nationale lors d'un conseil national tenu le 16 mai dernier à Alger. Des assises auxquelles les syndicalistes partisans de la grève n'ont pas assisté. Mustapha Mechab fait également l'objet de poursuites judiciaires. DENONCIATION Les délégués de la région Centre promettent ainsi plusieurs actions, entre autres, « une action nationale simultanée dans tous les établissements en grève ». Celle-ci est programmée pour mardi 13 juin qui commémore, selon la déclaration, « un mois de grève à l'université ». Les grévistes dénoncent par ailleurs « le recours des chefs d'établissements aux étudiants de post-graduation, aux enseignants vacataires précarisés et même à des personnels non enseignants pour surveiller les examens ». Les examens « boycottés » par les établissements en grève concernent plus de 200 000 étudiants. La réaction des « instances légales » du CNES ne se faisant pas attendre, une déclaration de la coordination régionale Centre, présidée par Malik Rahmani, fait état d'une rencontre tenue ce jeudi au siège de la section CNES de l'université d'Alger. Selon le document signé par le successeur de Farid Cherbal, la réunion a regroupé les représentants des établissements non grévistes, à savoir l'université d'Alger, celle de Tizi Ouzou, le CU de Djelfa, l'ENS Kouba, l'ESBA (Beaux arts) ou encore l'Ecole nationale polytechnique. Après avoir rappelé les engagements du ministre de l'Enseignement supérieur à prendre en charge les doléances des enseignants du supérieur, la déclaration « appelle tous les enseignants à rester vigilants et mobilisés ». « Ceci afin que ces engagements (ndlr : les promesses de la tutelle) soient concrètement traduits », lit-on encore. La déclaration fait état également de « la campagne mensongère orchestrée (...) par certains enseignants afin de décrédibiliser la direction nationale du CNES ».