Akram Zaghba Quel homme ! Déjà présent pour l'édition précédente, le trublion algérien revient avec son dernier court White Gandoura, et dans la foulée, avec une réflexion quasi limitée et représentative d'une absence totale de fenêtre sur la société. Comment ce personnage aussi énigmatique qu'impuissant réussit à pénétrer dans ce festival ? Car dans ce second film où il est question de terrorisme, de passage à l'acte, d'intolérance, il y a cet air de souffre démago et moralisateur qui retire au spectateur l'envie de dégainer son arme et d'entrer par effraction dans les plans de Zaghba.
Elian Raheb Jeune cinéaste libanaise qui concourt dans la compétition «docu» avec Layali Bala Noom, film aussi fascinant que complexe. Prenez un ancien des services de renseignements libanais, les différentes guerres localisées dans cette région et surtout une personnalité, voire un fonctionnaire de la violence, qui effectuait son sale boulot comme on s'occupe de l'administration. Avec circonspection. Un filmage délicat, recherché, décousu. Un cinéma qui interpelle.
Loai Fadhel Encore un cinéaste irakien qui crée la surprise dans ce FOFA, compétition court. Beau film, parfois trop formel, Cotton a le mérite de créer un sens, une échappée à travers des plans qui fascinent et déroutent à la fois. Entre mort et vie, entre le deuil et comment vivre après, il y a tout un combat contre le schématisme qui caractérise le cinéma de Fadhel, donnant au spectateur la possibilité enfin de se réapproprier l'espace cinématographique. Un talent à suivre !
Embarek Menad Acteur, scénariste et cinéaste, l'Algérien Embarek Menad force le respect avec Iminig, court aussi précis que tranchant. Rares sont les plans qui ne parlent pas à la première personne du singulier, rares sont les plans qui ne dédaignent pas l'esprit du spectateur, rares sont les plans qui ouvrent les vannes de la réflexion. Même s'il est regrettable que Menad, parfois, tire sur la facilité en alourdissant le film par des séquences dialogues (pour justifier, démontrer), il serait indélicat de ne pas voir en ce cinéaste un avenir intéressant.
Mehdi M. Barsaoui Avec Bobby, il a de sérieuses chances de repartir avec un prix. Cinéaste tunisien qui fut longuement applaudi mercredi 25 septembre dans la salle de la cinémathèque qui abritait la compétition du court métrage, Barsaoui plonge son héros, un enfant, dans la spirale de l'apprentissage à travers l'amitié avec un chien trouvé dans les rues. C'est tendre, beau, délicat, mais toujours avec ce sentiment mitigé d'être en face d'un film qui ne décolle vraiment jamais de son écran par son trop-plein de sentimentalisme primitif.
Tareq Al Zamel Jeune cinéaste koweïtien qui apprit son métier à l'université américaine du pays. Et ça se voit dans Scénario, long métrage aussi boursouflé qu'impersonnel. «Où se trouve le réalisateur» dans ce film qui aligne clichés, saynètes dénuées de sens comique, dialogues à l'emporte-pièces et surtout une direction d'acteurs qui lorgnent plus le filmage entre potes, histoire de passer un bon week-end. Triste, car ce cinéma devient une forme de leitmotiv dans le monde arabe.