Malgré l'apport financier des collectivités locales, beaucoup d'établissements scolaires se trouvent dans un état peu reluisant. Comme à chaque rentrée scolaire, le constat est le même en ce qui concerne l'entretien et l'état matériel des écoles primaires dans la wilaya de Blida. Gérés et bénéficiant de l'apport financier des collectivités locales, beaucoup de ces établissements scolaires se trouvent dans un état peu reluisant. Manquant cruellement de matériel pédagogique et parfois même d'enseignants, ces écoles fonctionnent pour la plupart sans les commodités les plus élémentaires pour un accueil des élèves dans des conditions acceptables. L'exemple de l'école primaire Chahid Mohamed Brahmi, à Sid Madani, (sud de La Chiffa), illustre malheureusement l'état de dégradation et d'abandon dans lesquels se trouve cet établissement scolaire. Selon un enseignant en pré-retraite, cet établissement scolaire n'a pas bénéficié des moindres travaux de réaménagement et de réhabilitation, et ce, depuis son inauguration, il y a un peu plus de 18 ans. Pourtant, cette école, fréquentée par 434 élèves, connaît depuis plusieurs années un taux de réussite appréciable à l'examen d'entrée en 6e et mérite un peu plus d'égards. Dans ce cadre, le directeur de l'école a transmis, le 16 septembre 2013, une correspondance (dont El Watan détient une copie), soutenue par la signature d'une douzaine d'enseignants, au P/APC de la commune de La Chiffa pour lui faire part des insuffisances matérielles et autres qui entravent le bon fonctionnement de ce lieu du savoir. Les auteurs de cette lettre de protestation comptent radicaliser leur mouvement, dans le cas où leur appel ne trouve pas d'échos positifs de la part des autorités locales et des responsables du secteur de l'éducation de la wilaya de Blida, en organisant, comme ils le soulignent, une journée de contestation prévue le 1er octobre prochain. «Tout manque à l'école primaire Mohamed Brahmi», s'insurge un enseignant. Et d'ajouter : «Le minimum, comme les tables scolaires, n'est pas à la disposition des élèves.» Un autre nous rapportera que face à ce manque de matériel pédagogique, certains parents d'élèves ont été obligés d'acheter de petites tables et des chaises commercialisées dans les magasins de jouets. Même les enseignants n'ont pas de chaise, nous signale-t-on ! «Nos besoins en tables scolaires sont de 87 unités», précise le directeur dans la correspondance destinée aux élus locaux. Cette déplorable situation oblige les enseignants à installer dans leurs classes trois élèves par table. D'autres défaillances sont signalées par les enseignants signataires comme, par exemple, le mauvais état de la cour en terre et encombrée de détritus. Lorsqu'il y a du vent, la poussière gêne considérablement les élèves. Une école «poussiéreuse» et sale ! «On se croirait dans une contrée de l'Extrême-Sud lors d'une tempête de sable», ironise une enseignante, souffrant d'une insuffisance respiratoire due à la poussière qui s'élève au moindre coup de vent. Faute de collecte, les ordures et autres déchets sont systématiquement brûlés sur les lieux par le gardien de l'établissement. Les sanitaires, souvent bouchés, sont dans un état repoussant en l'absence d'eau quotidiennement (l'eau coule dans les robinets tous les trois jours) ainsi qu'un manque d'entretien. Certes, il existe deux citernes, mais l'eau est impropre à la consommation. Les classes n'ont pas été repeintes depuis près de 20 ans, et la façade de l'école ressemble beaucoup à une ruine abandonnée qu'à un établissement scolaire. Certains enseignants nous ont même avoué que parfois ils ont honte de dire qu'ils travaillent dans cette école, tant les conditions de travail sont désastreuses. C'est pour cela, insistent les instituteurs, que la journée de protestation d'après-demain s'impose pour attirer l'attention des responsables locaux et ceux du secteur. «Les autorités sont dans l'obligation de visiter notre école et constater toutes les carences qui existent et trouver des solutions», concluent nos interlocuteurs.