Les écoles des localités enclavées manquent souvent de mobilier scolaire. Depuis la rentrée scolaire, l'école primaire Ikhider Brahim de Ghardous, qui relève de la commune de Sidi Semiane (daïra de Cherchell) manque toujours de moyens. Un état des lieux qui dévoile le désintérêt des responsables. Dans cet établissement scolaire du cycle primaire, entouré par une chaîne de montagnes et des groupes d'habitations éparses, il y a d'abord cette décharge publique illicite qui vous accueille à l'entrée. Pour cette année scolaire 2013/2014, l'école a accueilli 56 élèves, filles et garçons. Deux enseignants et une enseignante encadrent les enfants qui viennent des différents douars, tels que Tebbal, Kacemi, Alliche, Aïssou, Azzaz, Tazeghout, Larinouna, Bourebrab, Mesnadi. Il y a un déficit en classes et en enseignants : un seul enseignant encadre les élèves de la 5e année primaire. Une classe regroupe les élèves de la 1ère et de la 2e années, tandis qu'une classe abrite les élèves de la 3e et la 4e années. Les deux enseignants qui encadrent les classes de la 1ère et 2e années et celle de la 3e et 4e années rencontrent moult difficultés. Au moment où l'enseignant explique le cours pour ceux d'un niveau, leurs camarades de l'autre niveau s'amusent. Ils sont dans la même classe. Cette situation n'est-elle pas antipédagogique ? La cour de cette école érigée sur le sommet d'une colline est à présent réduite à cause de la présence de grands amoncellements de terre et de «cratères». L'entrepreneur a commencé ces travaux en creusant une grande fosse pour construire une classe avant de «fuguer» vers un autre projet sans prendre la peine de faire une clôture par mesure de sécurité. Une grande citerne à eau est «plantée» dans la cour. Elle n'a servi à rien depuis sa réception, d'autant plus que ses deux pneus avaient été arrachés. Il aura suffi une dotation de 30 tables double pour les écoliers afin de permettre à ces Algériens d'étudier dans des conditions normales. Certains élèves, qui habitent dans les différents douars, parcourent jusqu'à 4 km pour rejoindre leurs classes. Dans la matinée, aucun verre de lait ne leur est servi pour reprendre leurs forces avant de commencer à étudier. Néanmoins, l'unique satisfaction dans cette école c'est la disponibilité d'une cantine propre. 40 DA le repas. Un coût très bas pour une école en zone rurale enclavée qui oblige le directeur de cette école à faire beaucoup de gymnastique pour respecter l'enveloppe allouée. Lors de notre passage, les deux cuisinières, recrutées dans le cadre du filet social, avaient préparé 3 kg de couscous avec des légumes et des œufs pour l'ensemble des élèves de cette école, y compris les enseignants. L'accès à cette école n'est pas aménagé. Une seconde citerne est alimentée en eau qui sert à satisfaire les besoins de la cuisine et des élèves. Mitoyen avec cette école, un centre de santé pourtant bien aménagé. Hélas, il est dépourvu en eau. Grave pour une structure de santé sans eau. Des chefs de famille se plaignent de l'absence du réseau d'assainissement, ils avaient construit leurs logements ruraux grâce à l'aide de l'Etat. Le P/APC de Sidi Semiane et le chef de daïra de Cherchell devront s'occuper sérieusement de cette école, car les autres écoles primaires de cette commune rurale sont confrontées aux menux problèmes qui offrent un environnement agressif et pollué aux adultes de demain, dès leur premier contact avec l'école du savoir. La daïra de Cherchell compte 4 communes. Les problèmes des écoles primaires sont multiples. Cette région rurale de Sidi Semiane, qui avait souffert durant la colonisation et pendant les années du terrorisme, mérite que l'on se penche sur son sort, d'autant plus que les pouvoirs publics avaient réalisé les routes et des travaux qui rentrent dans le cadre du PPDRI, pour stabiliser les populations dans ces zones où la vie est dure.