A 112 ans, la doyenne de la région Rhône-Alpes est d'origine algérienne. Yamina Slimani habite à Givors, dans la banlieue de Lyon. Il y a quelques jours, la vieille dame, entourée de ses petits-enfants et arrière- petits-enfants, a fêté cet heureux anniversaire. Sa commune de résidence a salué la vieille dame qui reste pourtant toujours alerte et active, à la mesure, bien sûr, de son âge. Le quotidien Le Progrès lui a consacré un bel article avec des photos du bonheur de dépasser ainsi l'orée de sa douzième décennie. Elle est née le 9 septembre 1901, à Fenaïa, en Kabylie, elle vit depuis le début des années 1990 chez son unique belle-fille. «Je suis âgée certes, mais tous les souvenirs que je conserve de ma vie demeurent intacts dans mon esprit», a-t-elle confié au journal. «Elle est ma meilleure confidente. Lorsque j'ai besoin d'un conseil ou que je veux partager un secret, je m'enferme dans ma chambre avec elle et je me confie. Je sais qu'ensuite rien ne sortira de ma chambre», raconte Sarah, son arrière-petite-fille de 19 ans. Le journal continue : «Si son dos s'est un peu plus courbé depuis quelques mois, la doyenne tient à garder la tête haute et refuse même de déléguer certaines tâches du quotidien pourtant éprouvantes au regard de son âge.» «Elle se déplace toujours sur ses deux jambes, fait sa toilette seule et tient par-dessus tout à faire sa vaisselle et son lit chaque jour. Dans son esprit, elle n'est pas une vieille dame. Elle trouve anormal le fait de tomber malade ou de connaître des soucis de santé comme la plupart des personnes âgées», souligne avec admiration sa petite-fille Naïma. Née d'un couple de fermiers, «ses deux frères sont décédés pendant la guerre d'Algérie. Son second mari, qui avait rejoint l'armée française, a été fait prisonnier par les Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle est devenue veuve très jeune. Elle a vécu avec beaucoup de tristesse la disparition de son fils qui était son enfant unique», a précisé Soltana, son unique belle-fille. Immatriculée au consulat d'Algérie, elle s'exprime en kabyle. Yamina Slimani explique avoir accompli son plus grand devoir dans cette vie en 1982 en réalisant son pèlerinage à La Mecque.