A partir de demain, les établissements scolaires des trois paliers risquent d'être totalement paralysés par la grève illimitée annoncée par le Conseil national autonome des professeurs du secondaire et du technique élargi (Cnapest-E). Lors d'un point de presse tenu hier à Alger, le coordinateur national de ce syndicat, Nouar Larbi est revenu sur «la situation d'impasse» dans laquelle se trouvent les enseignants et les «blocages» consacrés par le statut en vigueur que la tutelle s'entête à laisser tel quel alors que les représentants des travailleurs réclament son amendement. «La grève sera maintenue jusqu'à la satisfaction de la plateforme des revendications socioprofessionnelles du Conseil. La balle est actuellement dans le camp du ministère de l'Education nationale qui n'a fait qu'attiser la tension. Le ministère n'a pas réagi depuis le 29 septembre, date de dépôt du préavis de grève, mais a laissé entendre que le dossier de la révision du statut, principale revendication du syndicat est clos», a soutenu M. Larbi devant les journalistes. Le coordinateur national du Cnapest a rappelé que la plateforme de revendications des enseignants porte sur 9 points essentiels «qui sont toujours en suspens». Ces points, dont la solution est possible avec l'amendement du statut en cours, portent sur les différentes anomalies relevées dans la gestion des cas des professeurs techniques. Le Cnapest exige dans ce sens la réintégration des professeurs de l'enseignement technique et de l'école fondamentale dans les postes adaptés dans le statut particulier de l'éducation. En plus de l'actualisation de la prime de zone selon le salaire actuel, le Cnapest exige des solutions concrètes au profit des enseignants atteints de maladies chroniques. Selon le syndicat, 106 000 enseignants sont atteints de maladies chroniques dont la tension artérielle, le diabète et des pathologies cardiaques. Ces enseignants malades représentent 25% des effectifs, selon M. Larbi, qui s'est exprimé en marge de la conférence de presse. Il a cité dans ce sens l'exemple des patients de l'hôpital Errazi à Annaba dont la majorité sont issus de la corporation de l'éducation. Le Cnapest exige, dans ce contexte, la promulgation de textes ministériels pour la création de postes aménagés au profit des enseignants souffrant de maladies chroniques. Le syndicat exige, en outre, la réintégration des enseignants suspendus une année après leur recrutement par le concours organisé en 2012. Le conférencier a dénoncé, par la même occasion, la répression de syndicalistes, rappelant que plusieurs enseignants font l'objet de poursuites judiciaires, comme c'est le cas de 19 enseignants de la wilaya de Constantine et plusieurs autres à Bouira, Chlef et Mostaganem. «Nous ne pouvons tolérer de telles humiliations», a déclaré M. Nouar, regrettant l'absence de dialogue entre les syndicats et la tutelle, qui abuse du recours à la justice pour persuader les enseignants à renoncer à leur action syndicale. La grève du Cnapest vise aussi, selon le même conférencier, à interpeller la tutelle quant aux conditions dans lesquelles se déroulera l'année scolaire avec, en toile de fond, une surcharge insoutenable des classes qui fonctionnent avec des effectifs allant jusqu'à 60 élèves. Le Cnapest réclame enfin un départ à la retraite après 25 ans de service et une commission d'enquête sur les biens et les fonds des œuvres sociales du secteur de l'éducation.