La question du prix du mouton de l'Aid revient sur toutes les lèvres ce mardi à l'entrée du marché à bestiaux de Aïn El Hammam. «A la baisse», disent les vendeurs, alors que les acheteurs trouvent les prix «exagérés». Pourtant, de l'avis général, plus l'Aïd approche plus les prix augmentent. Une hausse que les maquignons expliquent par les coûts exorbitants de l'aliment et autres foins. Le mouton local semble avoir la cote, car d'après les connaisseurs, il est nourri au foin et à l'herbe, contrairement à celui des hauts plateaux qui est élevé et engraissé au moyen de l'aliment du bétail. Même si le nombre de bêtes qu'on met en vente au marché de Aïn El Hammam est considérable et les acheteurs potentiels peu nombreux, les prix, paradoxalement, ne cessent de grimper. La meilleure bête a été vendue à 65.000,00 dinars alors que des agneaux d'une quinzaine de kilos sont cédés à 30.000,00 DA. «Cette année, le prix de la viande nette reviendra à 1.500,00 dinars le kilo, en moyenne, quelle que soit l'envergure de la bête», nous a dit un boucher venu s'approvisionner pour l'aïd. «Comparés au début de l'été, les prix ont doublé», selon un maquignon, qui ne semble pas avantagé par cette situation. «Nous vendons plus de bêtes lorsque leurs prix sont en baisse. En ce moment, les acheteurs potentiels qui viennent tâter le marché sont vite découragés, préférant faire l'impasse sur le sacrifice», ajoute-il. Un père de famille qui avoue qu'il «ne conçoit pas l'aïd sans le traditionnel bélier», temporise dans l'espoir de voir les prix amorcer une baisse à la veille de la fête, comme c'était le cas l'an dernier, selon lui. «Rien n'est moins sûr», réplique son compagnon qui se rabat, lui, sur un agneau d'une vingtaine de kilogrammes. «C‘est juste pour satisfaire au rituel», ajoute-t-il. De l'avis des acheteurs et des éleveurs, ceux qui ont de l'espace chez eux, ont acheté leur mouton avant le carême. Ils n'ont pas été touchés par cette flambée. De plus, ils ont eu le temps de les engraisser eux-mêmes. En boucherie, la viande bovine varie entre 880,00 dinars le kilogramme et 1.400,00 dinars, suivant les parties sur lesquelles l'on fixe son choix, à savoir la viande dite avec os ou le beefsteak. Le mouton, vendu à l'occasion de l'aïd seulement, dépassera certainement les 1.500,00 dinars. Qu'il sacrifie un mouton ou qu'il se rabatte sur les boucheries le consommateur n‘échappera pas, encore une fois, à une saignée supplémentaire.