Cela fait plus d'une année que les étudiants en médecine se préparent au concours de résidanat et au final, les organisateurs leur proposent des épreuves entachées d'irrégularités. 1875 candidats se sont disputé 402 postes en passant ce concours de résidanat les 6 et 7 octobre derniers. Chose aberrante, au premier jour, lors de la tenue des épreuves médicales, l'examen n'a eu lieu qu'à partir de 17h, alors qu'il devait débuter à 15h. Pendant le déroulement des examens, les étudiants ont affirmé avoir subi de nombreuses coupures d'électricité, et pour ne rien arranger, beaucoup d'entre eux n'avaient même droit à une copie de secours. Le choix proposé était réparti en 3 propositions (A, B et C), et chacune contenait quelque 50 QCM (questions à choix multiple). Or, nombre de ces questions ont été répétées à maintes reprises. Il faut savoir, selon ces étudiants, que lorsqu'une question se répète, automatiquement une autre saute.Ce qui veut dire qu'au final, les candidats n'ont pas eu droit aux mêmes questions selon les différentes propositions (A, B et C) qu'ils ont choisies. Or, un concours doit briller justement par le principe de l'équité et l'égalité des chances. On a également appris que pour prévenir toute forme de fraude, un logiciel a été installé afin de corriger les épreuves, et ce, bien sûr, de manière anonyme. Or, selon les étudiants, le logiciel en question a été mal configuré à Oran, contrairement à celui de Sidi Bel Abbès, où la faculté de médecine de cette wilaya a fait appel à trois informaticiens pour le configurer correctement. Cette mal-configuration, selon nos interlocuteurs, a occasionné de nombreux «bugs». Enfin, pour couronner le tout, au lendemain des épreuves, soit le 8, beaucoup de candidats ont été atterrés de voir dans le corrigé des réponses inexactes. «Selon le corrigé, la maladie de Hodking se classe dans la catégorie 3A, alors qu'en fait elle se classe dans 3B» ou encore «dans le calendrier vaccinal de l'Algérie, le corrigé affirme que le vaccin de la grippe est obligatoire». Aussi, pour toutes ces raisons, les étudiants ont demandé que les épreuves soient refaites, mais le jury a rejeté cette demande. Le président du jury, qu'on a pu joindre au téléphone, nous a déclaré pour sa part : «Certes, il y a eu des questions qui se sont répétées, mais j'ai sommé les membres du jury de les enlever, et ce, dans les trois propositions soumisses aux candidats afin que l'équité et l'égalité soient assurées.» Quant aux inexactitudes du corrigé, il a nié les faits en bloc en nous déclarant qu'il était tout bonnement impossible qu'il y ait des réponses fausses dans le corrigé. L'administration de la faculté de médecine (Inesm), quant à elle, nous a déclaré qu'elle était incompétente pour nous répondre, et cela du fait que cette question relève exclusivement des prérogatives du président et des membres du jury.