Le Caire a qualifié hier de «mauvaise décision» le gel d'une partie de l'aide américaine essentiellement militaire à destination de l'Egypte, en représailles à la répression sanglante visant les partisans du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée. Le «recalibrage» de l'aide de Washington -1,5 milliard de dollars par an dont 1,3 milliard d'aide militaire- passe par l'arrêt de la fourniture d'équipements lourds et de son assistance financière au gouvernement «en attendant des progrès crédibles vers un gouvernement civil démocratiquement élu», a annoncé mercredi le Département d'Etat américain. «C'est une mauvaise décision tant dans son contenu que dans le moment choisi et cela soulève de sérieuses questions sur la volonté des Etats-Unis de fournir un soutien stratégique à l'Egypte dans le cadre de ses programmes de sécurité», a estimé hier le ministère égyptien des Affaires étrangères dans un communiqué. D'autre part, le secrétaire d'Etat, John Kerry, a assuré hier que les Etats-Unis souhaitaient poursuivre leur relation avec l'Egypte, en dépit du gel d'une partie de leur aide militaire à leur allié du monde arabe. «En aucune manière, il ne s'agit d'un retrait de notre relation ou d'une rupture de notre engagement à aider le gouvernement», intérimaire égyptien, a déclaré M. Kerry lors d'un bref point de presse à Kuala Lumpur avec les journalistes qui l'accompagnent en Asie du Sud-Est.