Les citoyens ne sortent plus de chez eux la nuit tombée. L'Algérois a-t-il pris le pli malfaisant de ne pas sortir la nuit et ainsi jouir des plaisirs insoupçonnables de la vie ? A cette question qui revient souvent sur les lèvres de nos concitoyens, l'on est tenté de répondre par l'affirmative. Y a-t-il des contraintes qui les en dissuadent ? Assurément. La raison en est, pour certains, l'insécurité dont ils ont pâti durant plus d'une décennie. En effet, la situation sécuritaire, qui ne s'est décantée que récemment, a fait que le petit quidam préfère rester reclus chez lui par crainte de tomber dans un mauvais traquenard. Et ce n'est guère l'amélioration de cette situation dans le pays qui va lui faire changer d'habitudes, tant les souffrances vécues ont été incommensurables. S'ajoute à cela, le manque d'infrastructures de loisirs. Celles qui existent n'attirent plus, sinon une faune de malfaisants. Lesquels, par leurs manières quelque peu saugrenues, dissuadent le commun des Algérois de s'y rendre en famille. Ces lieux, devenus des niches de délinquance, ont acquis au fil des jours une mauvaise réputation. Les chaleurs dont souffrent ces jours-ci les Algérois remettent la question au goût du jour. Et pour cause, trouver un empan où se relâcher est devenu une véritable sinécure. Faire du lèche-vitrine et prendre son tacot pour faire le tour d'Alger sont devenus la seule manière de décompresser. C'est ainsi qu'un américanisme de mauvais aloi fait jour sous nos cieux. L'Algérois désespère de voir ses « lubies » prises en compte par les responsables des loisirs. En dépit des efforts consentis, les choses sont restées en l'état. A croire que d'année en année, des infrastructures disparaissent sans que d'autres viennent combler le vide. Les commerçants de leur côté ferment boutique, ce qui n'encourage pas les chalands.