Les travées de l'Assemblée étaient quasiment vides, jeudi. A peine une trentaine de députés sur les 461 siégeant à l'hémicycle ont assisté à la séance plénière consacrée aux questions orales. Les députés auteurs des interrogations ont invité le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, à répondre à des questions d'actualité, notamment celle portant sur les mesures prises pour les populations du Sud et celle relative à la réforme scolaire. Seulement, le chef de l'Exécutif, qui n'est pas à sa première interpellation, n'a pas daigné se présenter à l'APN pour répondre aux préoccupations des représentants du peuple. Il faut dire que M. Sellal n'a pas innové en la matière. Par le passé, aucun Premier ministre ni chef de gouvernement ne s'est rendu à l'APN pour répondre à une question des députés, ainsi que le prévoit l'usage. 461 30 députés présents sur 461 Le chef de l'Exécutif et son staff se rendent à l'Assemblée exceptionnellement, pour assister à l'ouverture et à la clôture des travaux des sessions ou pour la présentation du bilan du gouvernement. Jeudi, celui qui a innové et qui en a étonné plus d'un c'est le président de l'Assemblée, Larbi Ould Khelifa, quand il a répondu à la question de savoir pourquoi le Premier ministre ne daignait pas se présenter à la séance : «M. Sellal a d'autres obligations plus importantes. Il ne peut pas être dans deux endroits différents. Il dirige en ce moment la tripartite et a délégué le ministre chargé des Relations avec le Parlement pour répondre aux questions des députés.» Le président de l'Assemblée a défendu également les ministres qui, de son avis, ont des engagements et des priorités, d'où la non-programmation de certaines questions adressées aux ministres. Une attitude qui conforte ceux qui qualifient cette institution d'inutile ou de simple boîte à lettres du gouvernement. Ce jeudi, les députés ont également déserté l'assemblée, mais pour M. Ould Khelifa, leur absence est justifiée : ils décortiquent actuellement les projets de loi qui se trouvent au niveau des commissions. Les 461 députés sont-ils tous membres dans lesdites commissions ? La réponse est non. Ces élus, nous dit-on dans les coulisses de l'APN, sont rentrés chez eux en prévision de l'Aïd….