Les députés de l'Assemblée nationale populaire ont poursuivi hier le débat sur le plan d'action du gouvernement présenté mardi par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Outre l'absentéisme très remarqué de la plus grande partie des députés à l'hémicycle, la dernière journée du débat a été marquée par deux incidents majeurs. Le premier concerne la position du Front de libération nationale (FLN) et l'exploitation de la symbolique nationale à des fins politiques. La question a été soulevée par un député de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) d'Alger qui a attaqué les élus du FLN qui, a-t-il dit, «utilisent le symbole du FLN et de la Révolution nationale pour le pillage des richesses et l'argent du pays». «Le FLN a, certes, mené une révolution pour libérer le pays, mais cela doit se limiter entre 1945 et 1962 seulement. Même les premiers fondateurs de ce parti l'ont quitté après 1962. Mais il est malheureux de constater que tous ceux qui veulent s'enrichir et détourner les biens publics se présentent, lors des différentes échéances électorales nationales ou locales, sur les listes FLN. Ils exploitent le symbole de la libération du pays pour le pillage et le détournement», a-t-il dit lors de son intervention. Ces déclarations n'ont pas été du goût des élus du FLN qui n'ont pas hésité à lui répondre en l'empêchant de poursuivre son intervention. Certains se sont mis à taper sur la table et d'autres se sont levés de leur siège pour le contredire, ce qui a sérieusement perturbé la séance pendant près d'un quart d'heure. Larbi Ould Khelifa, président de l'APN, a eu du mal à arrêter ce cafouillage et ses multiples appels au calme et à l'ordre n'ont eu aucun écho de la part des députés de sa formation politique. Le député de l'AAV est allé plus loin en accusant ce parti de pratiquer la censure. «Le FLN nous empêche de parler, ils veulent qu'on cautionne tout», a-t-il dit. Le président de l'APN a dû prolonger de trois minutes l'intervention de cet élu pour lui permettre de finir son intervention. Le deuxième incident signalé à l'intérieur de l'hémicycle par le FFS puis à l'extérieur par l'AAV concerne l'augmentation du nombre des intervenants lors des débats. «Il y a eu 12 intervenants supplémentaires dont la majorité sont issus du FLN. Au lieu de les mettre à la fin de la liste des députés, les noms de ces intervenants ont été placés entre ceux programmés avant même le début des travaux, ce qui a chamboulé le classement», ont expliqué les députés de l'AAV dénonçant ainsi «une atteinte au fonctionnement de l'assemblée». A cette requête, Ould Khelifa a argumenté ce fait en expliquant que l'assemblée a répondu favorablement aux requêtes des députés ayant demandé d'intervenir après avoir clôturé la liste des interventions. «Si on refuse de les intégrer, vous allez protester et lorsqu'on a accepté, vous êtes en train de protester», a-t-il dit aux députés. «Quelle sera la solution idoine pour vous alors ?», s'est-il interrogé avant de poursuivre les travaux. Après les interventions des présidents des groupes parlementaires, M. Sellal répondra aux questions et remarques des députés aujourd'hui lors d'une plénière prévue dans l'après-midi.