Contestant les mesures jugées, selon eux, répressives, les artisans bijoutiers de la ville d'Oran ont décidé de jouer à la politique de la chaise vide en proposant des étalages vides. « Cette manière de faire, dira l'un d'eux, est la seule qui nous permet d'échapper au contrôle de garantie qui exige des factures et le poinçonnage de nos produits. » En effet, depuis quelques jours, soit après le passage d'une brigade dépêchée d'Alger et spécialisée dans le contrôle de la garantie, les artisans bijoutiers et commerçants en produits aurifères ont décidé de passer à l'action, comme l'indique leur rencontre hier, au siège de l'UGCA. La requête essentielle a été celle de l'approvisionnement en lingots d'or, opération suspendue depuis 1984 par le seul fournisseur d'alors, la société Agenor. Cette situation a ouvert la voie au marché informel, puisque les artisans ont axé l'essentiel de leur approvisionnement sur « l'or cassé ». C'est-à-dire en s'alimentant tout droit chez les particuliers, qu'ils soient revendeurs de la ville nouvelle ou simples citoyens dans le besoin. Un problème entraînant un autre, le poinçonnage a pratiquement disparu de la pratique commerciale, puisque rares sont les bijoutiers qui proposent des produits poinçonnés. Ce qui, selon les agents du contrôle de la garantie, constitue une autre contravention commerciale fortement réprimée par la loi. En tous les cas, les artisans attendent les résultats d'une récente réunion tenue dans la wilaya de Mascara en présence de responsables du ministère des Finances.