Petit joyau de plaisance, dont la fiche technique fait montre d'une future réalisation touristique, en plus d'un rôle qu'il aura à jouer au profit des pêcheurs de la région, le port d'El Aouana est, depuis cinq ans, l'ombre d'un projet qui s'agite dans une mer houleuse. Et pour cause, d'un délai de 18 mois, cette infrastructure, pas aussi grande qu'un port qui a un plan d'eau de 8 hectares, et un terre-plein de 5 hectares, avec des jetées est et ouest de 348 et 366 mètres et une passe d'entrée de 10 mètres, est de loin passé au-delà de cette échéance. On se rappelle que son lancement a été précédé d'une large couverture médiatique, qui a fait oublier le manque criard d'infrastructures touristiques et, surtout, de plaisance dans cette ville de beauté qu'est El Aouana. Ni les visites des ex-ministres des travaux publics et de la pêche et des ressources halieutiques, où ils ont pu constater de visu le retard enregistré par ce projet, ni les avertissements du wali, n'ont point secoué la cadence des travaux. Même si le projet est à un stade de 90% de son taux de réalisation, selon les données avancées, des engins s'affairant à accomplir des travaux, comme on l'a si bien constaté sur les lieux, sont encore là pour rappeler que ce port est encore en souffrance. Après sa livraison, il faut songer à son équipement et sa mise en service officielle. Quand ? On ne sait pas trop, même si à El Aouana on s'impatiente de le voir livré à brèves échéances. D'une capacité de 210 embarcations pour les chalutiers, les sardiniers et les petits métiers de pêche, ce port est attendu pour se voir ériger sur son espace des cafés-restaurants et un parking pour lui donner une vocation de plaisance. Sa réalisation a été confiée en 2008 à une entreprise luso-brésilienne. Des problèmes liés à l'approvisionnement en enrochements, et des difficultés de financement dus à la réévaluation du coût de l'opération, en plus de certaines contraintes d'ordre administratif, ont retardé sa livraison dans les délais. Ce projet, s'il faut bien le rappeler, n'a pas été retenu dans le programme de la visite qui a conduit, la semaine passée, à Jijel, le nouveau ministre des Travaux publics.