Un mois après l'attaque contre le centre commercial Westgate de Nairobi revendiquée par les shebab somaliens, la menace de nouveaux attentats reste élevée en Afrique de l'Est, notamment en Ouganda où la police appelle à la vigilance. «Restez en état d'alerte et surveillez mutuellement vos mouvements et activités, car nous faisons toujours face à une menace terroriste», a déclaré la police ougandaise sur son compte Twitter. Cette mise en garde intervient après un message d'alerte émis, jeudi, par les Américains. Leur ambassade à Kampala a dit «évaluer des informations selon lesquelles une attaque du style du Westgate pourrait intervenir bientôt à Kampala». L'ambassade n'a fourni aucune indication sur le moment ou le lieu exact d'une possible opération. Mais dans les rues de Kampala, la sécurité a été renforcée. A l'entrée du Garden City, l'un des principaux centres commerciaux de la ville, de nombreuses voitures attendaient aux contrôles de sécurité. Les véhicules étaient passés au peigne fin et leurs occupants fouillés. Des policiers lourdement armés patrouillaient. Des mesures similaires ont été mises en place dans d'autres centres commerciaux. «Ce sont de nouvelles mesures, les policiers ne sont ici que depuis quelques jours», a affirmé une serveuse de l'un des cafés du Kisementi Square. «C'est pour éviter des événements comme au Westgate. Ils pensent que des terroristes pourraient déjà avoir pénétré dans le pays.» Entrés d'abord seuls en Somalie, les Kényans ont ensuite intégré la Force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), déployée depuis 2007 pour combattre les shebab auprès de la fragile armée du pays, et dont les deux autres principaux contingents sont fournis par l'Ouganda et le Burundi. L'Ouganda, plusieurs fois menacé de représailles par les shebab, a déjà été durement frappé par une attaque des islamistes. En 2010, un double attentat le soir de la Coupe du monde de football, revendiqué par le mouvement affilié à Al Qaîda, avait fait 76 morts à Kampala. Dès l'attaque du Westgate, le Burundi, lui aussi plusieurs fois menacé par les shebab et où les Etats-Unis mettent régulièrement en garde contre le risque d'attaque, avait également annoncé avoir renforcé ses contrôles de sécurité, alors que les Burundais craignaient d'être les prochains sur la liste et commençaient à demander à leur gouvernement de retirer le contingent déployé en Somalie. La mise en garde de la police ougandaise intervient alors que, selon la BBC, les enquêteurs à Nairobi auraient identifié l'un des quatre assaillants du Westgate repérés sur des vidéos de surveillance. Norvégien d'origine somalienne, le jeune homme, 23 ans, se nommerait Hassan Abdi Dhuhulow. Il aurait quitté, encore enfant, la Somalie pour la Norvège.