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la honte !
école primaire Chahid Tahar Tatali (Mouzaïa)
Publié dans El Watan le 20 - 10 - 2013

élèves et enseignants endurent la précarité des établissements scolaires.
Les rentrées scolaires se suivent et se ressemblent pour l'école primaire Tahar Tatali, située en plein centre-ville de Mouzaïa. Dotée de 15 classes et fréquentée par 400 élèves environ, cet établissement manque de presque tout, où le minimum n'est pas assuré tant pour les enseignants que pour les enfants dont l'âge varie entre 6 et 12 ans, donc sensibles à toutes sortes d'incommodités.
D'ailleurs, le personnel éducatif de cette école ainsi que les parents d'élèves interpellent vivement les responsables du secteur, et plus particulièrement les élus locaux pour intervenir et prendre les mesures qui s'imposent. Selon des parents d'élèves, le laisser-aller et l'indifférence des élus locaux (les écoles primaires sont sous la tutelle financière des collectivités locales) ont entraîné la dégradation avancée de la majorité des établissements scolaires de la commune de Mouzaïa.
Déjà, à l'entrée, au niveau de la cour de récréation de l'école Tahar Tatali, le spectacle est désolant et ne rassure en rien de ce que peut être la situation à l'intérieur des classes. Goudronnée, bosselée et présentant de nombreux nids-de-poule en plusieurs endroits, l'état lamentable de la cour fait quotidiennement des victimes parmi les enfants. «La boîte à pharmacie est toujours ouverte», nous lance-t-on. Dans un coin de la cour, à portée de main des élèves, des détritus et tables scolaires abîmées sont entassés, constituant un danger pour les chérubins. «Nous avons à maintes reprises sollicité les services de l'APC pour leur enlèvement, en vain», souligne un employé de l'établissement. A l'intérieur des salles de cours, la situation est catastrophique.
Des armoires sans portes !
Murs sales, vitres cassées, armoires sans portes, poussières, matériels pédagogiques usé et dépassé, mobilier hors service, telle est la situation et le décor au sein desquels les enseignants dispensent leurs cours. «Venez voir la détérioration des estrades», nous signale un enseignant. Et de poursuivre : «C'est honteux de travailler dans ces conditions». En effet, les estrades présentent de nombreuses anomalies et ni les instituteurs ni les élèves n'osent marcher dessus de peur de trébucher et se blesser. D'ailleurs, l'on nous a signalé que l'année dernière une enseignante, partie à la retraite, s'est gravement foulé la cheville en tombant dans une fente au milieu de l'estrade. Certains enseignants, en l'absence de prise en charge de leurs doléances, ont dû payer de leur propre poche pour construire des estrades en béton dans leurs classes. Quant aux tables scolaires, elles datent de l'époque coloniale et n'ont jamais été changées, sauf quelques-unes à la qualité médiocre et qui sont irréparables lorsqu'elles se détériorent.
«Les tables ne sont plus fonctionnelles et sont trop petites pour nous», regrette un groupe d'écoliers en classe de quatrième année. Les élèves, et face au mépris des élus locaux, interpellent la directrice de l'éducation en personne pour venir constater de visu l'état des lieux et apporter des solutions à leurs problèmes. «Qu'elle vienne visiter notre établissement scolaire et s'enquérir des conditions déplorables et dramatiques dans lesquelles nous étudions», s'écrient des élèves en classe d'examen.
De l'eau dangereuse
En ce qui concerne l'eau potable, l'on a appris que celle-ci est inexistante et que celle remplie dans la bâche à eau présente un risque de santé pour les élèves. Quant aux toilettes, elles dégagent une odeur répugnante en l'absence de quantités suffisantes de produits de nettoyage. «La quantité de détergents attribuée par l'APC à l'école Tahar Tatali reste insignifiante pour nettoyer et les toilettes et les salles de cours», nous dira une source. Dans un autre registre, les trois classes situées au premier étage juste à l'entrée de l'établissement connaissent des problèmes d'infiltrations d'eaux pluviales à cause d'une étanchéité aléatoires. Alors que certains enseignants se plaignent de bruits et autres sons de musiques émanant d'habitations mitoyennes à leurs classes. Une autre aberration : un interrupteur de courant électrique (disjoncteur) est placé à l'intérieur même d'une classe. C'est dire l'état de délabrement avancé dans cette école et qui nécessite une réhabilitation tous azimuts.


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