Si la date de la réunion du comité central du parti du Front de libération nationale (FLN) est fixée au 16 novembre prochain, l'ordre du jour, qui porte sur l'adoption de la composante du bureau politique, défini, le reste relève de l'inconnu. Les opposants au nouveau secrétaire général, Amar Saadani, tenteront, selon nos sources, de remettre en cause le plébiscite du nouveau patron de l'ex-parti unique le 29 août dernier, en attendant bien évidemment la réaction qui tarde à venir de la justice au recours introduit par un groupe de membres du comité central contestant la manière dont il a été imposé au FLN. Hormis les membres du mouvement de redressement menés par Abdelkrim Abada qui campent sur leurs positions, déniant toute légitimité à Amar Saadani, et à l'opposé les partisans de ce dernier, bien décidés à maintenir le parti dans giron du clan présidentiel quoi qu'il advienne, les autres membres du comité central ne savent plus à quel saint se vouer. Ceux qui hésitent à choisir entre l'un des deux camps se comptent par dizaines. L'on assiste même, selon des indiscrétions, à d'incroyables va-et-vient entre les deux «rives». La seule raison, indiquent nos sources, est le flou qui entoure encore l'élection présidentielle d'avril 2014. Même si le secrétaire général du parti avait affirmé, à partir de Ouargla la semaine dernière, que Abdelaziz Bouteflika est le candidat du FLN pour un quatrième mandat à la magistrature suprême, on demeure «très prudent» quant à la crédibilité d'une telle option. Ils tiennent alors, souligne-t-on, «le bâton par le milieu et attendent l'heure de vérité». D'autres, complètement déroutés par le manque de visibilité, ont préféré carrément prendre leur retraite pour mieux voir ; c'est une question de deux ou trois petits mois ! Mais parmi les membres du CC, il y a ceux pour qui les choses sont claires comme l'eau de roche. Ils étaient de farouches opposants à Amar Saadani «avant de se rendre à l'évidence que les jeux sont désormais fermés» et de se résigner donc à intégrer les rangs. Contacté hier, un membre du comité central, ayant rejoint la réunion du CC qui s'est tenue à l'hôtel El Aurassi le 29 mai dernier, se dit convaincu que «Abdelaziz Bouteflika a verrouillé le jeu aussi bien au FLN qu'au sein de l'Exécutif en plaçant ses hommes de main aux ministères-clés impliqués dans la gestion de l'opération électorale : à l'Intérieur Tayeb Belaïz, à la Justice Tayeb Louh et au Conseil constitutionnel Mourad Medelci, dans le but de postuler à un quatrième mandant présidentiel». Ce n'est pas l'avis de certains militants du FLN pour qui Amar Saadani est sur un siège éjectable. Son sort est suspendu à la décision que prendra le chef de l'Etat. Et tout porte à croire, selon eux, que «le locataire d'El Mouradia ne briguera pas un quatrième mandat en raison de son état de santé». Dans le flou qui entoure la prochaine échéance électorale et le silence sur l'intention du président Bouteflika, le FLN, en crise depuis plusieurs années déjà, vit une véritable cacophonie.