Pour cette 35e édition, l'Algérie se signale encore dans la sélection. Régulièrement présente au Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier, l'Algérie participe avec une production éclectique et promet toujours de susciter engouement et débat lors des différentes diffusions où elle est programmée. Le festival, qui va du 26 octobre au 2 novembre, fête cette année son trente-cinquième anniversaire, confirmation d'une maturité et d'une heureuse longévité. Comme chaque année, le festival ne s'arrête pas sur un thème dominant mais brasse une multitude de sujets avec de multiples escales sur toutes les rives méditerranéennes, offrant toujours plus de belles trouvailles qui dénotent de la richesse de civilisation des pays représentés. Pour revenir à la présence algérienne, le festival a sélectionné dans le Panorama des longs métrages, Harraga Blues de Moussa Haddad, un film qui prend plus de poids après la tragédie de Lampedusa et cet espoir de rejoindre l'eldorado européen qui vire le plus souvent au cauchemar. Dans cette catégorie, les spectateurs attendent avec impatience le film syrien Ladder to Damascus qui montre que le cinéma continue de vivre même en temps de guerre. Le film de Mohamed Malas raconte l'histoire d'une jeune fille qui arrive à Damas pour rejoindre l'Institut d'art dramatique et découvre les vertus de la colocation. Le cinéma palestinien sera aussi présent avec Rani Massalha et son film Girafada. L'histoire se passe dans un zoo où un enfant arrive à communiquer avec des girafes. Comme d'habitude, dans la compétition documentaire, la sélection est très sévère avec seulement dix films retenus sur plus de cinq cents visionnés. Les cinéphiles y découvriront At(h)ome d'Elisabeth Leuvrey, images terribles sur les essais nucléaires effectués dans le Sahara algérien avec ses prolongements dans un temps récent. Un autre documentaire retient l'attention dans cette sélection, celui de la Marocaine Karima Zoubir, intitulé La femme à la caméra, qui retrace le parcours d'une femme divorcée essayant de survivre en devenant vidéographe de mariages. Pour sa part, la compétition des courts métrages draine toujours un public important par sa programmation de qualité. La réalisatrice Bahia Allouache représente l'Algérie avec son film Une journée ordinaire, déjà sélectionné dans plusieurs festivals, dont celui de Clermont-Ferrand. Une rencontre improbable entre trois jeunes filles et trois jeunes hommes. Autre court métrage lié à l'Algérie, Zakaria de Leyla Bouzid, qui raconte le retour au pays d'une famille installée dans le Gard lors de l'enterrement du père. Cette nouvelle édition du Cinemed promet encore un voyage passionnant dans une Méditerranée fraternelle.