Face au statu quo, le wali a du signer en juin dernier un arrêté qui donne au SG de la commune, Toufik Adnane, les prérogatives d'un ordonnateur. l'arrêté du wali a-t-il remis pour autant Barbacha sur les rails du développement ? Rien n'est sûr. L'APC de Barbacha bouclera bientôt, dans un mois, une année de blocage malgré la désignation par arrêté du wali en juin dernier du secrétaire général de la commune comme ordonnateur. La commune demeure sans exécutif communal depuis les élections municipales du 29 novembre dernier et l'installation contestée par les élus majoritaires du PST du nouveau P/APC, Benmeddour Mahmoud, du RCD, issu de l'alliance avec le FFS et le FLN. Le mouvement de protestation mené par «l'assemblée générale ouverte» (AGO) constituée par une partie de la population de Barbacha vient de rendre public son trentième communiqué où elle annonce la tenue de réunions hebdomadaires depuis jeudi dernier. Une nouvelle conjoncture y prévaut cependant. La revendication initiale du «respect de la volonté populaire» a fini par s'accompagner de celle du «droit de la commune de Barbacha à avoir sa part de développement». «La condition sine qua non pour l'amorce d'un début de règlement de la situation de blocage qu'a connue notre commune devient réalité aujourd'hui. Le déblocage définitif est possible, si le pouvoir en place le veut» estime dans son dernier communiqué l'AGO qui ne lâche pas sa revendication de dissoudre l'APC. Face au statu quo, le wali a du signer en juin dernier un arrêté qui donne au SG de la commune, Toufik Adnane, les prérogatives d'un ordonnateur après l'avoir chargé, deux mois plus tôt, du bon fonctionnement des affaires de la commune «jusqu'au retour de l'APC pour exercer ses fonctions dans des conditions normales». Un retour qui n'a pas eu lieu. Le dernier développement de la situation est intervenu le 26 septembre dernier lorsque le wali a donné son visa pour le BP 2013 de la commune de Barbacha, ce qui signifie son adoption, et permettant à la commune de respirer un tant soit peu. De fait de cette mesure exceptionnelle, le SG est dans la possibilité d'honorer, enfin, des factures jusque-là impayées et de payer les arriérés de salaires des travailleurs de la commune qui ont été contraints à faire grève pour alerter les autorités sur leur situation. Mais pour le député Yahia Boukelal (FFS), cette dérogation est illégale. «L'exécution est du seul ressort de l'assemblée des élus de la commune» a-t-il déclaré dans une conférence de presse qu'il a convoquée exclusivement pour alerter sur la situation de la commune de Barbacha. L'arrêté du wali a-t-il remis pour autant Barbacha sur les rails du développement ? Rien n'est sûr. «Le marasme peut reprendre au lendemain du 31/12/2013» alerte l'AGO en rappelant que l'APC n'est pas dotée de commissions communales habilitées à lancer des projets financés sur fonds des PCD, budget de wilaya et FCCL. Pour l'AGO, le SG perdrait ses prérogatives d'ordonnateur au 1er janvier 2014 et «c'est tout le développement de notre commune qui demeure problématique». Les protestataires en arrivent à suggérer que «les pouvoirs publics ne doivent pas faire marche arrière», convaincus que la normalisation ne saurait venir que par la «dissolution effective» de l'APC. Une revendication que les pouvoirs publics, par la voix même de l'ancien ministre de l'Intérieur, ne sont pas prêts de satisfaire. Elle est en tout cas réitérée depuis le début du mouvement dont la dernière action de rue remonte à mars dernier en soutien aux 24 détenus, libérés sous la pression de la rue, dont l'ex P/APC deBarbacha, Mohand Sadek Akrour. Depuis, le mouvement observe un retour au calme «parce que, est-il écrit dans le communiqué n°30, les pouvoirs publics ont, de leur côté, affiché une relative volonté d'apaisement, certes lente et caractérisée de trop de tergiversations, mais aboutissant toutefois au règlement des urgences actuelles». S'inscrivant dans cette amorce d'apaisement, l'AGO se dit prête à restituer la salle des fêtes qui lui sert de lieu de réunions «si (cela) peut aider au renforcement de cette dynamique». À condition de pourvoir l'ordonnateur de la commune de «toutes les prérogatives permettant le fonctionnement normal de notre mairie». «Nous ne voulons rien d'autre que le droit de notre commune d'avoir sa part de développement» précise le communiqué qui s'interroge sur le sort «des projets de gaz de ville, de l'AEP de Tichi Haff, de la mine de Buâmran, … etc».