La faculté des sciences humaines et sociales de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou organisera les 29,30, 31 octobre en cours, un colloque international sur la greffe d'organes. Cette rencontre scientifique regroupera des universitaires qui donneront des communications ayant trait à la thématique choisie par le comité scientifique de ce colloque. Ainsi, les participants à ces journées qui auront lieu au campus de Tamda, débattront des sujets tels que «La société et les prélèvements», «La greffe vécue», «Les prélèvements : pratique, organisation et modèles étrangers». Pour expliquer l'objectif de cette manifestation scientifique, les initiateurs de ce colloque diront : «Combien de malades meurent chaque jour en Algérie faute de greffes? Combien de personnes allons-nous recenser sur la liste d'attente de la mort avant que la transplantation ne devienne une thérapie fiable et quotidienne proposée à ceux qui n'ont aucun autre espoir de guérison ? La greffe devient donc urgente à la fois sur le plan humain et sur le plan financier (la dialyse étant beaucoup plus onéreuse que la transplantation), mais l'urgence ne doit pas nous pousser à agir vite, sans réfléchir, car la greffe est un terrain très sensible où les erreurs sont impardonnables. Puisque nous sommes en retard dans ce domaine, profitons des expériences des pays qui ont atteint un degré considérable de perfection en médecine de pointe pour nous éviter les erreurs de débutant». Durant ces journées, des personnes greffées seront présentes pour apporter aussi des témoignages sur leur situation avant et après la greffe d'organe. «On ne peut organiser un colloque sur une question aussi sensible sans donner une large importance à la parole des personnes concernées. C'est le vécu qui doit donner au balancier son point d'équilibre. Comment attendre et vit-on la greffe dans le contexte algérien, quel est le rapport au donneur, à la dette, à la société… ? Quelles sont les transformations identitaires ?... Nous n'avons pas beaucoup de recul, mais l'Algérie compte tout de même quelques centaines de greffes de cornées et de reins prélevés sur des vivants. Pour combler le vide concernant les thématiques liées aux différents types de transplantations, les expériences étrangères sont les bienvenues», ajoutent les membres du comité scientifique de cette rencontre. Par ailleurs, il est utile de noter que la greffe d'organe que réalise depuis quelques années le CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou se limite beaucoup plus à la transplantation rénale. Mais, le problème réside toujours en le déficit de donneurs vivants. Le service de néphrologie de Tizi Ouzou a recensé pas moins de 700 insuffisants rénaux, dont 90 % de ces personnes dialysées nécessitent une greffe. «Il est urgent que les greffes se fassent à partir des cadavres», plaident souvent les spécialistes.