54 980 écoliers seront concernés par le suivi médical scolaire. Conformément à l'instruction interministérielle du 27 octobre 2002, relative au renforcement du programme de santé scolaire, il a été installé une UDS (Unité de dépistage scolaire) de référence au niveau du lycée Mouloud Kacem Naït Belkacem de Mouzaïa. Cette nouvelle structure, inaugurée le 17 octobre dernier par le wali de Blida, sera d'un grand apport dans la prise en charge médicale et psychologique des élèves des différents établissements de la daïra de Mouzaïa. Composée pour le moment d'un cabinet de consultation médicale, d'un autre pour la chirurgie dentaire et d'une salle de soins, la grande salle située à l'étage supérieur et qui devait être affectée aux soins psychologiques et aménagée pour d'autres activités liées à la santé des élèves a été transformée en bibliothèque. Pourtant, l'instruction interministérielle n°144 du 24 mars 1997 portant création des unités de dépistage et de soins est claire, elle stipule que la structure doit être réservée uniquement à la santé et avoir un accès direct indépendant de l'établissement où elle est implantée. Même le wali, lors de la réception des locaux, avait insisté pour que l'unité soit dédiée uniquement à couvrir les soins des 54 980 élèves scolarisés et relevant des UDS de l'EPSP de Mouzaïa. «Le proviseur du lycée s'est approprié une partie de la structure. C'est aux responsables concernés d'intervenir pour la récupérer», s'offusque le médecin chargé de la santé scolaire, le Dr Mohamed Chaâbane. Car l'UDS, elle-même, ne répond pas aux normes requises pour assurer d'autres consultations spécialisées, comme l'absence d'une salle d'attente. En effet, il est prévu la programmation de plusieurs consultations spécialisées, telles que la pédiatrie, la cardiologie, l'ophtalmologie et l'orthopédie dento-faciale (ODF) dès l'installation du fauteuil dentaire. «L'activité des spécialistes sera soumise à une programmation après convention avec les services concernés», souligne notre interlocuteur. Cette initiative répond à un besoin pressant en matière de prise en charge spécialisée des élèves. De nombreuses pathologies ont été recensées au cours de l'année scolaire 2012-2013, mais avec le manque de personnel de santé spécialisé, une large majorité d'élèves malades n'ont pu bénéficier de soins appropriés. «Faute de moyens financiers ou carrément de négligence des parents, des élèves n'ont pu avoir accès à des soins et de suivis spécialisés», affirme le Dr Mohamed Chaâbane. Les dents et les yeux les plus touchés 1006 cas de baisse de l'acuité visuelle ont été diagnostiqués l'année dernière. Le nombre d'élèves ayant plus d'une carie dentaire s'élève à 15 360, alors que 445 élèves souffrent de souffle cardiaque, parmi lesquels 30 cas de cardiopathie et 45 élèves sont diabétiques. «D'autres maladies, comme celles des affections pulmonaires ou dermatologiques ont été répertoriées», insiste notre interlocuteur. Sur le plan psychologique, 1022 élèves ont des difficultés scolaires dus à la dyslexie, à des troubles du comportement et à des troubles du langage. C'est dire l'importance capitale de la mission de cette UDS de référence qui sera chargée du suivi médical et psychologique des élèves orientés par les autres UDS implantés au niveau des daïras de Mouzaïa, Oued El Alleug et El Affroun. Il est à noter que cette UDS, lorsqu'elle récupérera la grande salle «détournée» par le proviseur du lycée Mouloud Kacem Naït Belkacem, sera le lieu où s'organiseront plusieurs activités en relation avec le bien-être aussi bien moral que physique de l'élève. Ainsi donc, des formations continues seront assurées au profit du personnel de santé scolaire. D'autre part, les élèves des trois paliers bénéficieront de thérapies de groupe et de soutien psychologique, surtout en période d'examen, animées par des psychologues. L'organisation de conférences et des rencontres portant sur des thèmes liés aux fléaux sociaux (toxicomanie, violence en milieu scolaire...), est également prévue au sein de l'unité de dépistage scolaire de Mouzaïa. Mais cela reste tributaire d'une chose : ce qui appartient à César doit revenir à César !