Des centaines d'étudiants issus de diverses filières, transférés à l'université Constantine 3, nouvellement réceptionnée à Ali Mendjeli, sont en grève depuis trois jours. Ils réclament le transport vers cette université très éloignée, et dénoncent l'insécurité qui règne dans les lieux, surtout que les travaux ne sont pas encore achevés dans l'enceinte même du campus. Il faut dire qu'en dépit du fait que ce nouveau pôle universitaire n'ait pas été achevé, il a accueilli 5 spécialités : communication, gestion des techniques urbaines, science politique, architecture et ingénierie pharmacologique. Selon des étudiants que nous avons approchés sur les lieux, au niveau du département de communication certaines salles par exemple, destinées aux TD, ne sont même pas équipées en tableaux. Le plus grave pour ces étudiants, surtout les filles, c'est l'absence de sécurité. «Il n'y a que très peu d'agents de sécurité dans cette ville universitaire encore en chantier, et encore ils sont souvent absents ; nous avons tellement peur de faire quelques pas hors de notre département ; nous avons été carrément jetés ici en pâture, c'est inadmissible», se plaignent des filles. Abondant dans le même sens, elles évoquent le danger lié à leur déplacement durant la nuit pour rejoindre le seul réfectoire existant pour dîner, étant donné qu'il n'y a pas de point de restauration à la résidence universitaire. Les protestataires insistent également sur le manque de transport, disant à ce propos : «Le bus des étudiants nous transporte jusqu'aux 400 logements à Ali Mendjeli et ensuite nous devons nous débrouiller, soit on attend le bus privé et on prend le risque de rater le premier cours, soit on prend un taxi et on paye 200 DA ou plus chaque jour sans compter le déjeuner, et si on veut rallier le centre-ville, il faut débourser 700 DA.»