Médecin émérite, grande militante de la cause nationale, Jeanine Belkhodja est décédée dimanche à l'hôpital La Pitié, à Paris, des suites d'une longue maladie. Elle eut un parcours exceptionnel et remarquable. Dès le début de la guerre de Libération, elle a été incarcérée à la prison Serkadji par l'armée coloniale. A sa libération, elle rejoignit Tunis comme médecin au service sanitaire de l'ALN-FLN. Elle y resta de 1960 à 1962 comme responsable du service national qui prenait en charge les démobilisés grâce au suivi médical et à une aide sociale. Elle fut ensuite affectée à Alger dans un dispensaire, puis à la clinique Naïma de Belouizdad où elle opéra les blessés par balle victimes de l'OAS. Depuis l'indépendance jusqu'à sa retraite, elle occupa plusieurs postes dans le secteur public de la santé. Professeur de gynécologie, elle forma plusieurs générations de gynécologues tout en jouant un rôle déterminant dans l'introduction et la généralisation du planning familial en Algérie. Elle avait une large vision de la santé publique. Elle fut longtemps chef de service à la clinique Durando de Bab El Oued. Elle eut à travailler avec le professeur Chaulet, tant à Tunis qu'à Alger. C'est Jeanine Belkhodja qui eut à rendre compte du parcours médical du professeur Chaulet lors de la cérémonie précédent l'enterrement de ce dernier.