«Si le jeu politique est débarrassé des liquidations physiques et des règlements de comptes, si Bouteflika renonce à un 4e mandat, alors je serais sûrement le prochain président de la République !» C'est sans ciller des yeux que Mohamed Benhamou, président du parti El Karama, a fait cette annonce aux représentants de la presse à Ouargla. Une déclaration pour le moins inattendue, à la veille des primaires de son parti prévue demain 2 novembre. Mohamed Benhamou s'est donc déclaré candidat. «Nous sommes un parti propre avec un passé honorable, tout à fait capable d'assurer l'alternance du pouvoir si Bouteflika se désiste.» Le président du parti El Karama s'est dit prêt pour l'échéance présidentielle de 2014 annonçant coup sur coup que «des amendements majeurs toucheront la Constitution avant avril prochain, notamment pour la création du poste de vice-président dont la mission échoira soit à Sellal, soit à Hamrouche», selon ses propos. Benhamou a plaidé, ce mardi, à Ouargla, pour un «Etat civil, une IIe République consacrant l'Etat de droit et d'équité pour l'ensemble des Algériens». Venu à Ouargla avec la double casquette de chef de parti et d'avocat à la fois pour avoir promis à la population de Goug de la soutenir lors du procès l'opposant hier à celle de Blidet Amor suite au décès tragique en 2012 de Brahim Boukhalt, Benhamou a annoncé l'organisation, le 2 novembre à Alger, d'élections primaires au sein d'El Karama pour désigner son candidat à la présidentielle parmi six prétendants. Réitérant sa position de «parti centriste», le président d'El Karama a appelé la presse nationale à présenter à l'opinion publique «d'autres alternatives, d'autres personnalités politiques que celles habituelles afin de donner au peuple la possibilité d'envisager de nouvelles perspectives». Evoquant la candidature de Bouteflika à un 4e mandat, ce dernier a souligné que «même amoindri sur le plan physique, le chef de l'Etat n'a rien perdu de sa clairvoyance et que le FLN sera sans âme sans lui». Qualifiant les éventuels candidats d'anciens du système ayant privilégié la décadence de l'Etat, Benhamou soutient que «ceux qui attaquent Abdelaziz Bouteflika pour son état de santé devront eux-mêmes présenter des certificats médicaux au peuple, car ils cachent bien le mal qui les gangrène».