Candidat déclaré à la présidentielle de 2014, Ali Benouari, 60 ans, ex-ministre délégué au Trésor (1991-1992), ne cache plus son aspiration à diriger son pays d'origine, lui qui vit depuis 1984 à Genève, où il préside une société de conseil et de montage de partenariats industriels et financiers. Il a choisi la date du 1er novembre pour annoncer officiellement sa candidature à la prochaine élection présidentielle : «J'ai choisi cette date parce qu'elle nous invite chaque année, depuis 59 ans, à nous demander si nous sommes dignes du serment des héros fondateurs de notre Etat.» Responsable de la trésorerie-changes et des marchés financiers à la Banque centrale d'Algérie (1976 à 1981), il révèle dans une déclaration publique «pour l'avènement d'une deuxième République algérienne», l'esprit de sa candidature. «Ma candidature a pour ambition de faire prendre conscience des enjeux fondamentaux de cette élection et démontrer qu'il est possible de se réapproprier notre pays et nos valeurs par la seule voie possible, celle de la démocratie», souligne-t-il. Dans un commentaire sans concession sur la situation actuelle du pays, il énumère les échecs de «la non-gouvernance dans les différentes politiques sectorielles» dont souffre l'Algérie. Il met en cause, «l'incapacité de tirer parti de nos atouts géostratégiques pour bâtir des relations privilégiées avec nos voisins et construire un Maghreb fort». Il conclut sa déclaration en dénonçant «la corruption généralisée qui affaiblit les fondements moraux de la société». Pour lui, «le mode de fonctionnement de l'administration et du pouvoir politiques» est déterminant. Notamment, pour en finir avec «un pouvoir sans partage» synonyme, selon lui, de «pouvoir sans contrôle». Mais avant de se lancer formellement dans la course, Ali Benouari devra renoncer à sa double nationalité algéro-suisse pour être éligible à la présidence de la République, conformément à l'article 73 de la Constitution.