Beaucoup de surprises attendent encore le nouveau wali, surtout quand il prendra connaissance de la gestion désastreuse du programme de développement de la wilaya. Aussitôt installé, le nouveau wali de Annaba Mohamed-Mounib Sandid a pris son bâton de pèlerin et est allé, en solo, inspecter les différents grands chantiers actuellement en souffrance. Il en est ainsi du projet de la gare routière relevant de la commune d'El Bouni. D'une capacité d'accueil d'un million de passagers par an, le chantier de la nouvelle gare routière accuse un retard considérable. Inscrit au titre du programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC) 2005-2009, ce projet implanté à la cité du 1er Mai, s'étend sur une superficie de 5 ha, dont près de 3 ha réservés au bâti. Prévue pour être livrée en 2010, cette infrastructure de transport est, trois années après, toujours en chantier, car elle ne figure pas au menu des priorités de l'ex-wali de Annaba, Mohamed El Ghazi, plus sensible aux attributions de projets Calpiref. Selon la fiche technique de ce projet, la nouvelle gare routière a le statut de la classe A. Elle comprend des quais destinés aux transports inter-wilayas, intercommunaux, interurbain et taxis. Elle dispose également d'autres structures représentées notamment par des quais d'embarquement et de débarquement, ainsi que des parcs de stationnement pour les véhicules de particuliers. Egalement en souffrance depuis plusieurs années, le projet de la nouvelle aérogare a marqué la deuxième étape de la visite du nouveau wali. Entamé en 2009 par l'entreprise égyptienne ArabConstructor, avec l'arrivée de l'ex-wali El Ghazi, les travaux de réalisation de ce projet ne sont pas encore achevés après sa «promotion». En effet, la réception était prévue pour 2011 puis poussée en 2012. Fin 2013, l'infrastructure est toujours en chantier. D'une capacité de traitement de 700 000 voyageurs/an, extensible à 1 million, cette aérogare est très attendue par la population de la région. Mais la déliquescence ayant caractérisé l'ancien collège de la wilaya explique l'état actuel dans lequel se trouve la totalité des projets structurants de la wilaya. Selon la wilaya de Annaba, ordre a été donné aux entreprises en charge de ces deux chantiers d'accélérer la cadence des travaux dont la réception est exigée pour le début de 2014. Et si pour ces deux projets, les travaux sont déjà lancés depuis plusieurs années, pour celui du laboratoire de contrôle de la qualité le premier coup de pelle se fait désirer. Inclus dans un programme national, ce laboratoire attend toujours le lancement de ses travaux alors que ceux des autres wilayas sont déjà réceptionnés et l'officine est en activité. Lors de la visite du premier responsable du secteur du commerce en juillet 2013, Mustapha Benbada le ministre était en colère contre l'ex-wali et avait émis des critiques acerbes à son encontre quant au retard enregistré pour sa réalisation. Loin s'en faut, puisque quelques semaines après, il a été promu ministre chargé, comble de l'ironie, de promouvoir le service public. Au fil de ses dernières visites d'inspection, le nouveau wali n'en est qu'à ses premiers chocs. Il constatera davantage la gestion désastreuse dans laquelle se trouve le programme de développement de la wilaya de Annaba dont l'entourage direct de l'ex-wali est plus que complice. Du chargé de protocole qui contrôle tout jusqu'au directeur des domaines en passant par la DLEP et la DRAG. Ce qui explique justement le peu d'argent engagé, malgré sa disponibilité. En effet, selon le ministre de l'Intérieur, seulement 24% d'une enveloppe totale de plus de 360 milliards de dinars allouée à la wilaya de Annaba ont été dépensés depuis l'arrivé d'El Ghazi en 2009.