Après l'attaque de deux camps militaires à Kidal, nord-est du Mali, et d'un autre camp à Ménaka dans la même région, par des rebelles touareg mardi matin, les assaillants se sont repliés vers le Nord, dans les montagnes de l'Adrar des Iforas - à 150 km de Kidal, précisément à Teghartgart, selon le journal malien Le Républicain - près des frontières avec l'Algérie et ont lancé une proposition de négociations autour du développement du nord du Mali. L'armée malienne contrôle Kidal depuis jeudi matin. La rébellion aurait fait quatre morts, deux dans les rangs de l'armée et deux autres parmi les rebelles, selon le chef de file présumé des insurgés, Hassan Fagaga, interrogé mercredi dernier par l'agence de presse PANA. Selon l'agence chinoise Xinhua, des militaires maliens d'origine touareg ont de nouveau rejoint mercredi dernier les rangs de l'armée malienne après s'être enfuis avec les assaillants, citent des sources militaires concordantes à Bamako. La presse malienne a rapporté hier qu'une forte délégation libyenne devrait arriver vendredi soir à Bamako pour une éventuelle médiation. Le président libyen, Mouammar Kadhafi, s'est entretenu mercredi par téléphone avec le président malien, Amadou Toumani Touré, selon PANA, pour s'informer sur la situation après les attaques de mardi et a souligné « que le dialogue et l'action pacifique sont les moyens légitimes que doit respecter chaque partie pour régler tout différend et apaiser toute tension ». Par ailleurs, le président Touré a exprimé « sa profonde considération pour l'intérêt permanent du leader libyen pour la sécurité et la stabilité du Mali en tant que Haut parrain de la paix dans l'espace de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) et ailleurs ». Hier, et selon le quotidien malien Le Républicain, un responsable du bureau populaire de la Libye au Mali a tenu à rassurer : « A l'heure actuelle, la Libye n'a aucun intérêt à déstabiliser un pays frère comme le Mali. Et le gouvernement malien connaît parfaitement notre position vis-à-vis du Mali ». La rencontre entre le colonel Kadhafi et Hassan Fagaga n'était pas de nature à rassurer les Maliens. Et curieusement, aucune explication officielle n'a été donnée pour justifier cette rencontre, objet de toutes les suspicions, indique Le Républicain. Selon les sources du journal, le guide de la révolution libyenne aurait personnellement promis à l'officier déserteur une aide financière supplémentaire et un appui pour sa commune. A en croire des sources diplomatiques libyennes, l'officier avait, de son côté, promis à Kadhafi de cesser toute agitation et d'entrer dans les rangs. Pour une partie de la presse malienne, l'offre de médiation libyenne serait motivée par la peur de Tripoli d'être pointée du doigt directement ou non dans les attaques de mardi. A Kidal, les autorités locales tentent de rassurer la population. Le site d'information Kidal-Info a indiqué hier que vendredi après-midi deux camions chargés de femmes, d'enfants et de vieillards sont arrivés à Tamanrasset et au même moment un convoi similaire arrivait à Bordj Badji Mokhtar en provenance de Kidal.