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Les débats d'El Watan
Economie, les raisons d'une panne
Publié dans El Watan le 27 - 05 - 2006

Pourquoi l'économie nationale est-elle en panne ? C'est à cette question pertinente que les Débats d'El Watan se sont proposés d'ébaucher une réponse par l'intermédiaire d'éminents experts.
Si les opinions ont parfois divergé laissant entrevoir différentes écoles, elles se sont accordées sur un point : les contre-performances de l'économie nationale ont pour origine un manque de visibilité qui s'est traduit par des erreurs en matière de choix stratégiques. L'économie algérienne demeure monoexportatrice dépendant entièrement de la rente pétrolière qui n'est pas utilisée à bon escient. L'Algérie n'a pas su profiter de l'embellie financière actuelle avec comme toile de fond des indicateurs macroéconomiques au vert. Mohamed Bahloul, économiste et directeur de l'Institut de développement des ressources humaines, impute cet échec à « l'incapacité de transformer les gains et les dividendes obtenus de la part de l'assainissement macroéconomique en performances microéconomiques ». La réussite d'une telle démarche « aurait permis au pays de devenir une force concurrentielle », a-t-il soutenu. « A quoi sert un cadre macroéconomique assaini s'il ne nous permet pas d'exporter, de développer la PME (Petite et Moyenne entreprise) et d'attirer l'investissement ? », s'est-il interrogé. Avant d'enchaîner : « C'est son but fondamental. » Il estime que l'Algérie gagnerait à s'inspirer de pays tels que la Chine, l'Inde, la Corée du Sud et la Malaisie. « Dans le modèle de compétitivité asiatique qui fait fureur, ce cadre est certes basé sur une faible monnaie et de bas salaires, mais sur une productivité importante, sur un climat d'affaires très performant et surtout sur le développement de la PME », a-t-il souligné. En somme, un cadre macroéconomique assaini n'est pas forcément un gage de développement économique. Il peut être un moyen pour développer la productivité, affirme M.Bahloul. Ce qui n'est pas le cas en Algérie, regrette-t-il. L'intervenant s'est dit contre l'idée reçue qui veut que la libéralisation du marché soit synonyme d'un désengagement total de l'Etat. D'après lui, « on a même développé l'idée selon laquelle le marché doit se développer contre l'Etat qui a perdu ses dernières années beaucoup de ses périmètres de missions ». Et de citer les exemples de la Chine et de l'Inde où, a-t-il noté, « c'est l'Etat qui a mené la barque de A à Z ». Ces expériences ont prouvé, selon lui, qu'il ne suffit pas de mettre en place, dans un mouvement pavlovien, un marché concurrentiel et laisser-faire. Quel est donc le rôle de l'Etat dans une économie de marché ? Pour M. Bahloul, celui-ci ne doit pas être un entrepreneur qui investit mais un Etat fort de sa capacité de négociation, de formation, de régulation et de normalisation. En d'autres termes, la perte du monopole ne doit pas pour autant signifier une absence de contrôle. Dans le même ordre d'idées, l'orateur s'est élevé contre le développement d'une relation obsessionnelle au secteur public. D'après lui, le débat doit être recadré, le principe de la concurrence entre le public et le privé étant désuet. Aussi, a-t-il plaidé pour la réduction de l'effort de privatisation et penser plutôt à créer un secteur privé nouveau avec une nouvelle race d'entrepreneurs. Les contre-performances de l'économie nationale découlent également de l'échec des réformes qui ont été menées d'une façon atomisée et segmentée au lieu d'obéir à une démarche globale et réfléchie, a encore souligné M. Bahloul. La démarche entreprise jusqu'à présent reste, du point de vue de cet économiste, inachevée et incapable de fonder un modèle de compétitivité favorisant l'exportation et le développement de l'industrie. Un tel contexte ne peut que favoriser « une économie d'enrichissement et non une économie créatrice de richesses », a assuré M.Bahloul, pour qui il faut cesser de considérer la rente pétrolière comme étant une malédiction mais une richesse comme les autres. D'où les difficultés de l'Algérie de se positionner dans le cadre global de la mondialisation à laquelle il faut confronter un esprit de combativité et non une résistance vaine, a-t-il relevé. Smaïl Goumeziane, économiste et enseignant chercheur à l'université Paris-IX Dauphine estime pour sa part qu'il ne faut pas se fier aux chiffres communiqués en grande pompe et qu'on présente comme étant les signes d'un essor économique. Il en est ainsi du taux du chômage qui fait l'objet de contestation. Se référant à une étude de la Banque mondiale sur l'Algérie, M. Goumeziane fera remarquer que réduire le taux de chômage de moitié ne pourrait intervenir avant 2013 et implique une croissance annuelle d'au moins 6%.
Développement humain
Les autorités algériennes ont annoncé avoir réussi cette prouesse avant cette échéance. La proportion de la population active sans emploi actuellement n'est que de 15% contre 30%, il y a quelques années, avaient indiqué récemment des représentants du gouvernement. « Qui des autorités ou de la Banque mondiale s'est trompé ? », s'interroge cet ancien ministre du Commerce dans le gouvernement de Mouloud Hamrouche. Il estime, par ailleurs, qu'il n'y pas lieu de pavoiser sur l'excédent commercial qui, si on enlevait les exportations des hydrocarbures, se transformerait en lourd déficit. « La couverture des importations par les exportations hors hydrocarbures n'est que de 4% », a-t-il confié. La disparition de l'inflation est, elle aussi, un leurre si l'on tient compte de l'analyse de M.Goumeziane. Elle reste énorme pour au moins trois produits, dont le transport et le logement, a-t-il souligné. « Une étude a montré que 30 à 40% des revenus des ménages sont consacrés au logement, dont le prix d'acquisition équivaut à 25 à 30 années de SMIG », a-t-il dit pour étayer ses dires. Abondant dans le même sens que M.Bahloul, M. Goumeziane a battu en brèche la thèse selon laquelle la croissance et l'ouverture de l'économie sont nécessairement des facteurs de développement. « Les USA qui ne sont pas ouverts sont un pays développé, alors que je peux vous citer une série de pays qui ont ouvert leur économie mais qui ne le sont pas », a-t-il mentionné. Pour lui, il ne faut pas s'attarder sur le montant des exportations qui n'est pas très significatif mais sur la structure des exportations. Il estime, en effet, qu'il est impératif de passer des exportations du secteur primaire à celles des secteurs secondaire et tertiaire. Mais on ne saurait qualifier une économie de performante si elle n'est pas juxtaposée avec le développement humain. L'Algérie, rappelle-t-il, est classée à la 103e position dans le rapport du PNUD sur le développement humain. Près de 12 millions de personnes vivent avec 2 dollars par jour, a-t-il ajouté. « La question des libertés est au cœur du développement. A quoi sert la croissance si on ne peut pas faire une grève constitutionnelle, si on ne peut pas avoir une opinion différente, si on ne peut pas se soigner correctement ou avoir accès à l'eau », a-t-il soulevé. Hamid Aït Amara, économiste et enseignant chercheur à l'université d'Alger est allée plus loin dans son intervention en allant jusqu'à remettre en question l'ambition de l'Algérie à adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). « Plusieurs pays membres se sont retrouvés dans une situation de cessation de paiement et cherchent le moyen de se retirer de cette organisation », a-t-il déclaré. Cette institution facilite la tâche aux multinationales. M. Aït Amara voit d'un mauvais œil cette démarche sachant qu'il n'y pas de contrôle des capitaux étrangers en Algérie. Avec une telle option, le pays risque d'adopter « une politique qui consiste à écraser les salaires pour devenir attractif pour les capitaux étrangers », a-t-il averti. Il n'y pas d'alternative à l'industrie, a-t-il assuré. D'autant plus que l'agriculture peine est, de son avis, inexistante. « Nous avons les rendements les plus faibles au monde alors que la facture alimentaire qui était cette année de 3,6 milliards de dollars augmente d'année en année », a-t-il déploré. La fin des débats a laissé un goût d'inachevé. Une question posée par Mohamed Hachemaoui, qui a subtilement modéré les interventions, est restée en suspens. « Est-ce que le système politique qui gouverne depuis l'indépendance est en mesure de mettre en place une économie performante ? » A bon entendeur...


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