L'Algérie prend part à partir de dimanche au Japon à l'Expo 2025 Osaka-Kansai    Energie: signature d'un mémorandum d'entente pour le développement de la filière lithium    Belmehdi reçoit une délégation de la commission des affaires religieuses et ethniques de la Conférence consultative politique du peuple chinois    Foot : séminaire "MA FIFA" jeunes talents pour les arbitres du 13 au 17 avril    Football: l'équipe du FLN, porte-voix de la Révolution algérienne    Elevage/ENSA: une bergerie intelligente pour la race ovine "El Hamra"    Espagne: démantèlement d'un réseau de trafic de drogue impliquant le Maroc    Wilaya d'Alger: extinction d'un incendie à proximité du Port d'Alger, aucun dégât humain à déplorer    Ballalou dévoile les sites culturels et naturels proposés pour inscription sur la liste indicative du patrimoine mondial    Khenchela: le patrimoine manuscrit algérien, thème d'un forum international les 15 et 16 avril    Attaf s'entretient à Antalya avec son homologue palestinien    Les citoyens sont de plus en plus moins assurés    L'élimination du MCA entraîne celle du président du CA    Une nuit inoubliable à la ville des «ponts suspendus»    Béchar : Plaidoyer pour des solutions innovantes en gestion hydrique et adaptation aux changements environnementaux    Les nouvelles lois relatives aux partis politiques et aux associations, en Algérie permettront-elles leur dynamisation pour une participation et mobilisation citoyenne ?    Des acteurs de la société civile et de la famille révolutionnaire à Khenchela rejettent tout acharnement et parti pris contre l'Algérie    Un climat de terreur    L'OLED LG 2025 obtient des certifications écologiques pour sa durabilité et son design avancé    La bataille de Ouled Aïssa, une épopée héroïque durant la glorieuse Guerre de libération nationale    Apanage des seules élites algériennes francophiles    Professionnalisation du football: "la FAF a un rôle de leader et de catalyseur"    Tissemsilt: décès du moudjahid Bourdjem Tayeb    Inhumation du Lieutenant-colonel Djoulem Lakhdar à Tissemsilt    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    150e Assemblée de l'UIP à Tachkent: la députée Farida Ilimi élue membre de la Commission de la santé    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Mme Mansouri rencontre la vice-ministre des Relations internationales    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    La wilaya veut récupérer les locaux non utilisés    Le Parlement persiste et signe    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Un rempart nommé ANP    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    Des partis politiques continuent de dénoncer la position du gouvernement de transition au Mali contre l'Algérie    Le 8 avril 1871, Cheikh Belhaddad proclamait l'insurrection contre le colonialisme français    Quand certains intellectuels algériens versent dans le zemmourisme à l'insu de leur plein gré    Le classement des meilleurs buteurs des qualifications en Zone Afrique    Création «prochaine» de délégations de wilayas de la société civile    Renforcer la communication entre l'ONSC et la société civile pour promouvoir l'action participative    Les chauffeurs des autobus de voyageurs reviennent à la charge !    La menace de la cocaïne gagne du terrain !    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



« Pour les sciences sociales, la société musulmane n'existe pas »
Nadia Marzouki aux Débats d'El Watan :
Publié dans El Watan le 20 - 03 - 2010

Il n'y a pas de société musulmane à proprement parler, mais une série de pratiques définies par un contexte, à mettre en rapport avec des normes et des actions, mais pas définies de manière déterminée. »C'est la conclusion à laquelle est parvenue la doctoresse Nadia Marzouki, politologue à l'université de Yale (Etats-Unis) durant son intervention aux Débats d'El Watan, qui se sont déroulés hier, à l'hôtel Essafir.
Cette conférence avait pour thème « Les sciences sociales à l'épreuve de l'Islam », ou plutôt les sciences sociales à « l'épreuve d'elles-mêmes », tant les chercheurs en sociologie se sont affrontés autour de cet « objet » qu'est l'Islam, et qui a de tout temps suscité de vives tensions. L'Islam et son étude sociologique ont fait « s'effondrer tout l'édifice des sciences sociales et de leurs outils », estime Nadia Marzouki. « C'est un véritable challenge, car il a fallu rompre avec les traditions orientalistes ou plus pragmatiques, dont les chercheurs n'ont eu de cesse de s'affronter et de se critiquer, parfois avec virulence », ajoute-t-elle. « Il existe une tension entre deux pôles, et les chercheurs oscillent entre les deux, sans arriver véritablement à trouver un juste équilibre », analyse la doctoresse, qui poursuit : « S'en est suivie une position ambiguë entre plusieurs sciences, sociologie, anthropologie, philologie, l'une empruntant à l'autre des outils d'étude. » La conférencière expliquera d'ailleurs que plusieurs « écoles », française et américaine, ont tenté de disséquer l'Islam comme phénomène « sociologique ».
La première en tant que colonisateur, la seconde s'y est intéressée durant la guerre froide pour ne pas laisser ces « peuples » à l'ennemi communiste seul. Et même si les points de vue ont divergé, la motivation était commune : le besoin de contrôler, de maîtriser, voire même de s'aliéner, ces populations « émergentes ». Et, afin d'analyser la communauté musulmane, il a fallu intégrer les différentes dimensions de cette religion, comme la dimension obligatoire de l'Islam, qui est parfois vécue comme une contrainte sociale, qui se pratique par peur de sanctions. Et plusieurs théories sont apparues au fil des ouvrages : la théorie qui intègre que l'Islam « explique tout », que la religion est un principe de cohésion sociale suprême, ou que « l'Islam n'est rien et n'explique rien ». Cette thèse va à l'encontre de l'ethnographie coloniale, qui préjuge du concept de société « islamo-musulmane », et qui sous-entend que les hommes issus de cette communauté n'ont pas d'autonomie, pas de libre arbitre.
Alors qu'une approche plus anthropologique remet en question ce déterminisme, en considérant que la vie au sein de ces communautés n'est pas prédéterminée. Par ailleurs, l'Islam a été, à partir des années 1950, appréhendé comme phénomène politique. « Cette religion a d'ailleurs une fonction politique de résistance, de lutte anticolonialiste, puis antiimpérialiste. » « L'islamisme comme idéologie, pour sa mobilisation communautaire, a été perçu par de nombreux orientalistes comme une aliénation collective, à laquelle font référence des coreligionnaires, juste parce qu'ils sont musulmans. Ce que j'estime être du mépris », tranche Nadia Marzouki. Toutefois, à partir des années 2000, il est apparu un refus de théorisation de l'Islam.
Ce dernier a alors été approché par les chercheurs en tant que tradition discursive, une série de pratiques, insérée dans un contexte particulier et qui diffère, de ce fait, d'un environnement à un autre. Et de même pour l'islamisme « politisé », car « dans la réalité, nous constatons que les personnes issues de ces mouvances agissent dans un contexte islamique. Mais le principe hégémonique est contré par le principe de pertinence, qui démontre que ces musulmans radicalisés sont souvent motivés par autre chose, autre que la religion en elle-même », conclut Nadia Marzouki.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.