Après une vacance qui a duré une année, le ministère de la Communication est pourvu à l'occasion du changement intervenu, mercredi dernier, à la tête du gouvernement. Ce portefeuille ministérielle est confié Hachemi Djiar, seule personnalité à faire son entrée dans le nouveau gouvernement que dirige Abdelaziz Belkhadem. Quel sens peut-on donner à cette nomination ? Pourquoi le président Bouteflika a mis autant de temps pour combler un vide aussi prolongé ? Tout porte à croire que le chef de l'Etat a enfin « déniché » le profil qui répond à ses projections. Interrogé sur la liberté de la presse en Algérie, lors d'un point de presse organisé fin 2005, par l'Union internationale de la presse francophone, M. Djiar, alors conseiller auprès du président de la République, a déclaré : « Il n'y a pas de censure en Algérie. La presse écrite est libre, elle peut diffamer en toute impunité... ». Le nouveau ministre devra se pencher sur un certain nombre de dossiers, notamment la nouvelle loi sur l'Information, le statut des journalistes et le code d'éthique et de déontologie. Ces questions sont tellement sensibles que le ministre se doit d'ouvrir un dialogue sincère avec la corporation. Autrement dit, avant de ficeler ces dossiers, M. Djiar devra d'abord atténuer les rapports conflictuels entre le pouvoir politique et la presse. Concernant l'ouverture du champ audiovisuel, on peut présumer, d'ores et déjà, que le nouveau responsable de la communication n'aura pas les coudées franches pour mener une telle entreprise. A moins que le Président lui donne le feu vert, ce qui paraîtrait, toutefois, invraisemblable pour tous les observateurs de la scène médiatique. Qui est Hachemi Djiar ? Diplômé de l'Ecole normale supérieure, titulaire d'un doctorat en aménagement du territoire à l'université des sciences et de la technologie d'Alger, Hachemi Djiar a exercé plusieurs fonctions dans divers secteurs. Il a commencé sa carrière comme enseignant à Tizi Ouzou puis à Alger. Par la suite, il a occupé le poste d'enquêteur statistique au ministère de l'Agriculture et celui de sous-directeur des études et de la planification à la direction de l'agriculture de la wilaya de Tizi Ouzou. Au département de l'intérieur, il a occupé, pendant 18 ans, plusieurs postes dans l'administration. Il a été successivement administrateur principal, chef de daïra à Draâ El Mizan et à Bordj Menaïel, secrétaire général des wilayas de Tizi Ouzou, de Guelma, de Sidi Bel Abbès, d'Annaba et d'Alger. Il a été nommé wali de Sétif, de Boumerdès, d'Alger, de Laghouat et de Constantine. M. Djiar a été également désigné comme wali hors cadre au ministère de l'Intérieur et secrétaire général du comité interministériel du foncier dans le cabinet du ministre de l'Intérieur. Le nouveau ministre de la Communication a assumé des responsabilités au sein de l'Organisation de la ligue des Etats arabes pour l'éducation, les sciences et la culture (Alesco). En avril 1999, M. Djiar a été conseiller du président de la République puis responsable de la communication au palais d'El Mouradia.