Un nouveau parti politique a vu le jour à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. Le Parti de la banlieue a pour objectif la défense du multiculturalisme et de sortir la banlieue du ghetto. Son président, Abdel-Malik Djermoune, veut créer un grand ministère du multiculturalisme. -Pourquoi avez-vous créé le Parti de la banlieue ? Il manquait dans le paysage politique français un parti sans complexes pour porter le message des habitants de la banlieue. Nous avons constaté que les gouvernements changent au gré des alternances, mais que les plans banlieue ne sont jamais que des grands mots. Nous ne voulons plus de belles phrases mais des actes. Nous avons lancé notre parti pour défendre le multiculturalisme et prendre les problèmes de la banlieue à bras-le-corps. Notre parti s'adresse à tous les Français. Prenons «La marche de l'égalité» comme exemple. La banlieue revendiquait un SOS-Egalité, elle a eu droit à un SOS-Racisme. Il faut repenser la banlieue et voir en elle une chance pour la France. Les partis classiques sont déconnectés des réalités de la banlieue. Lors des émeutes de 2005, les hommes politiques et les médias ne savaient pas ce qui s'y passait. Il a fallu que les RG remontent le message pour qu'ils comprennent la situation dans laquelle vivaient des centaines de milliers de personnes. -Vous êtes de gauche ou de droite ? Nous sommes de la banlieue, nous revendiquons l'égalité. Nous disposons d'un programme de 50 propositions, dont la création d'un ministère du multiculturalisme et la mise en place du droit de vote pour les étrangers. Les Français en ont marre de voter pour des partis qui, une fois au pouvoir, oublient leurs promesses. François Hollande a bien inscrit le droit de vote des étrangers dans son programme, mais il n'a pas eu le courage d'aller jusqu'au bout. La politique, c'est aussi changer le monde. Le multiculturalisme, c'est l'inclusion et non l'exclusion. Des plans banlieue, on en a vu successivement plusieurs arriver. Avec des grands noms et des tout petits projets. -Allez-vous vous présenter aux municipales ? Personnellement, je me présenterai à la mairie d'Aubervilliers. Nous sommes en train de constituer des listes, nous nous présenterons partout où nous pourrons, tout en sachant que notre parti vient juste de naître. Nous avons actuellement 7 fédérations et n'arrêtons pas d'être contactés par des personnes qui veulent s'engager politiquement. Notre but est d'être présents sur l'ensemble du territoire dans un an. -Dans vos propositions, il y a la dépénalisation du cannabis. Pourquoi ce choix ? C'est avant tout pour la sécurité ! Je prends comme exemple la prohibition de l'alcool aux Etats-Unis, la consommation n'a jamais été réduite alors que la délinquance et les actes criminels explosaient ! C'est la même chose pour le cannabis. Nous voulons lutter contre la délinquance, la dépénalisation permettra de s'attaquer aux trafics. Sur le plan sanitaire, je rappelle que l'alcool et le tabac sont tout aussi voire beaucoup plus nocifs que le cannabis. -Vous ne manquerez pas d'être accusé de «communautarisme» et de participer à faire monter le Front national… Notre parti s'adresse à tous les Français, nous n'excluons personne ! Ce sont les échecs et les reniements qui font monter les extrêmes.