La construction de nouvelles unités d'habitation dans les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, y compris dans la ville sainte d'El Qods, se poursuit sans relâche. L'Etat hébreu a lancé dimanche de nouveaux appels d'offre pour la construction d'environ 2000 nouveaux logements dans les Territoires palestiniens occupés en 1967, selon «La Paix maintenant», une organisation non gouvernementale israélienne, opposée à la construction de colonies en Palestine occupée, ces appels d'offres concernent 1859 unités d'habitation en Cisjordanie dont 828 à Jérusalem-Est, El Qods, occupée, mais aussi annexée par Israël en 1967. Ils ont été publiés sur le site de l'Agence foncière d'Israël. La Paix maintenant critique les pratiques du gouvernement israélien et de son Premier ministre, Benyamin Netanyahu. «Chaque fois que Netanyahu fait un petit pas vers la paix, il en fait deux grands pour faire en sorte qu'il soit plus difficile de parvenir à la paix», a déploré l'ONG dans un communiqué. «Non seulement les appels d'offres publiés aujourd'hui ne vont pas faciliter les pourparlers, mais ils vont créer des réalités sur le terrain qui rendront beaucoup plus dure la solution à deux Etats (israélien et palestinien côte à côte)», a souligné l'ONG. Pour rendre les choses encore plus compliquées, selon le journal israélien Maariv publié dimanche, le Premier ministre israélien aurait décidé la construction d'une barrière, dans la vallée du Jourdain, tout le long de la frontière avec la Jordanie, tout en sachant que les Palestiniens s'opposent fermement à toute présence israélienne à la frontière entre leur futur Etat et la Jordanie voisine. Constructions hystériques Cette accélération hystérique du rythme de la colonisation survient à la veille d'une nouvelle visite dans la région du Proche-Orient du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, qui avait réussi à convaincre les Palestiniens, au prix d'énormes efforts diplomatiques et de multiples visites en Palestine occupée, à reprendre les négociations de paix avec Israël, qu'ils avaient suspendues durant trois longues années à cause, justement, du refus du gouvernement israélien de mettre un terme à la colonisation. Les contacts directs entre Palestiniens et Israéliens, suspendus en septembre 2010, avaient repris fin juillet. Les négociations se poursuivent dans le secret, à la demande de la direction américaine, mais des fuites, distillées par des responsables, aussi bien israéliens que palestiniens, qualifient l'atmosphère qui y règne de «très difficile» à cause de l'intransigeance israélienne sur des points cruciaux comme le statut de la ville sainte d'El Qods, les frontières, le retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres et dans leurs foyers et la reconnaissance par les Palestiniens d'Israël comme Etat juif. L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a pour sa part dénoncé les pratiques israéliennes visant à faire échouer la visite du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et détruire le processus de paix. L'OLP menace de se pourvoir auprès du Conseil de sécurité de l'ONU, pour obtenir une condamnation de ces nouvelles décisions de colonisation, illégitimes au regard du droit international. John Kerry sur un terrain miné Lors d'une réunion du comité exécutif de l'OLP, jeudi soir à Ramallah, en Cisjordanie occupée, une réaction ferme à la poursuite de la colonisation a été décidée. Pour donner une chance aux efforts de paix américains en cours, la direction palestinienne, à sa tête, le président Mahmoud Abbas, a évité jusqu'à présent d'entreprendre toute démarche unilatérale à l'ONU et de porter plainte contre Israël auprès de la justice internationale. Mais si le parrain américain n'arrive pas dissuader le Premier ministre israélien et son gouvernement d'aller de l'avant dans cette politique destructrice de toute chance de paix, il doit avouer son incapacité à gérer ce dossier et le remettre entre les mains de l'ONU. La direction palestinienne, quant à elle, se doit de protéger la cause palestinienne, et ce, quel que soit le prix à payer. Le peuple palestinien, poussé vers des limites extrêmes à cause de l'occupation, de la situation économique et sociale dramatique née de la division interne, et de ces négociations sans fin, ne mettra pas longtemps avant d'exploser aux visages de tous…