eudi, l'OLP (Organisation de libération de la Palestine) a jugé « insuffisante », à l'issue d'une réunion convoquée à Ramallah par Mahmoud Abbas, la proposition formulée par John Kerry à l'issue de sa sixième tournée au Proche-Orient pour relancer ces négociations. « Kerry n'a pas fourni de garanties d'un arrêt de la colonisation ni de référence claire pour les négociations, selon les frontières de 1967 », explique Moustapha Barghouthi, un député palestinien indépendant. Certains médias palestiniens, citant des présents à la réunion de l'OLP, font état d'un pressing de Kerry pour une reprise des négociations sans le gel total de la colonisation. Selon Wassel Abou Youssef, membre du comité exécutif de l'OLP, « la direction palestinienne présentera au chef de la diplomatie américaine, une contre-proposition ». Kerry, qui a quitté hier Aman sans « aucun plan d'annonce de reprise des négociations », reviendra-t-il dans la région pour la 7e fois après avoir analysé la « contre-proposition » palestinienne qu'il a reçue hier ? Depuis trois ans, les Palestiniens refusent de discuter si la construction se poursuit dans les colonies. En réponse, les Israéliens n'ont non seulement pas cesser de construire mais annoncent le jour même de l'arrivée du secrétaire d'Etat le lancement d'un chantier de 732 habitations en Cisjordanie et El Qods Est. Outre cette « condition », les Palestiniens demandent la mention explicite des frontières de 1967 comme base de discussion pour établir la carte de leur futur Etat. Pour les Israéliens et les Américains, c'est trop demander. Pour ces derniers, les Palestiniens devraient revenir à la table des pourparlers, y compris pour le principe de « négocier pour négocier » et mettre une croix sur leurs préalables, notamment sur celui des frontières de 1967. « L'établissement d'un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967 serait suicidaire », selon Zeev Elkin, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères. Le face-à-face reste inchangé, même si John Kerry a estimé, mercredi, à la surprise de tout le monde, que les positions des uns et des autres se rapprochaient. Pis, Abbas menace de demander l'adhésion de la Palestine aux agences des Nations unies. Parallèlement à sa médiation entre les Israéliens et les Palestiniens, Kerry exerce un autre pressing sur certains Etats (Bahreïn, Egypte, Jordanie, Liban, Qatar, Arabie saoudite) pour amender le plan de paix que cette organisation a proposé en 2002. Ce plan prévoit une « solution juste » pour les réfugiés palestiniens et surtout la pleine reconnaissance d'Israël en échange d'un retour aux frontières de 1967. Sentant un « vide », un groupe d'éminentes personnalités européennes, dont des ex-présidents et Premiers ministres, sont montés cette semaine au créneau pour placer le Vieux continent dans l'équation proche-orientale et amener l'Union européenne à « assumer un rôle politique » et « engager un dialogue stratégique avec les Palestiniens ». Première mesure : la Commission européenne ne reconnaîtra plus, au grand dam de Netanyahu, les territoires palestiniens occupés comme faisant partie intégrante d'Israël, à partir du 1er janvier prochain.