Accusés d'appartenir au groupe Salafia yihadia, 250 islamistes, détenus suite aux attentats du 16 mai à Casablanca, sont en grève de la faim, depuis le 2 mai dernier. Selon un communiqué qui nous a été transmis vendredi soir par le Comité de défense des droits humains au Maroc (Association pour la promotion des droits humains au Maghreb), quelque 250 prisonniers islamistes, détenus, pour la plupart, suite aux attentats de Casablanca le 16 mai, sont en grève de la faim, depuis le 2 mai dernier. Les prisonniers, qui sont dans plusieurs prisons du Royaume (Casablanca, Agadir, Kenitra, Meknès, El Jadida) demandent « une investigation transparente sur les attentats, ainsi que la révision de leurs procès, considérant qu'ils n'ont pas eu de garanties ». Selon les signataires du comité, les grévistes n'ont reçu à aucun moment une assistance médicale. Parmi les détenus, se trouve l'époux d'une ressortissante espagnole établie en terre ibérique. il fut incarcéré en 2002, alors qu'il était rentré au pays pour une visite familiale. Il a été accusé d'avoir des liens avec un réseau de financement international islamiste. Accusation fortement rejetée par le détenu et sa famille. Le 11 juillet 2003, il a été condamné à mort par la cour d'appel de Casablanca. Condamnation dénoncée par Amnesty international et d'autres organisations mondiales. Au mois d'avril dernier, les familles de tous les détenus ont organisé une opération de protestation devant l'administration pénitentiaire de Rabat pour revendiquer le transfert des détenus dans les prisons proches des villes de leurs familles et la révision des peines qu'ils considèrent très lourdes. Par ailleurs, les organisations des droits humains marocaines assurent que le nombre des détenus grévistes dans le Royaume dépassent le millier, « parmi eux, il y a des prisonniers politiques et tous dénoncent leur condition de détention ». Les grévistes de Kenitra expliquent qu'ils ont lancé « ce mouvement pour clamer notre innocence et pour qu'on en finisse avec l'injustice dont nous sommes victimes ». La principale association, celle des droits humains marocaine (AMDH), a demandé aux autorités chérifiennes de « libérer les prisonniers ou de réviser leur procès. Quelques grévistes souffrent déjà d'un état de santé très grave ».