Sous le patronage du ministère du Commerce, représenté par Mohamed Yahiaoui, en présence du wali de Ghardaïa, la salle de conférence de la wilaya a abrité, la semaine dernière, une journée régionale d'information et de sensibilisation sur les risques alimentaires, organisée par l'Association de protection des consommateurs de la wilaya de Ghardaïa avec le concours de la direction du commerce de la wilaya. Cette rencontre a regroupé les directeurs du commerce venus des 15 wilayas du pays qui ont débattu un certain nombre de points relatifs aux risques alimentaires des produits rapidement périssables. Comme l'avait souligné M. Yahiaoui lors de son allocution d'ouverture, le choix de cette période pour organiser ce genre de manifestation n'est pas fortuit. En effet, à chaque approche de la saison de l'été, l'Etat et le citoyen « crient » que le secteur de la commercialisation est peu ou prou maîtrisé sur les plans contrôle de la qualité, hygiène et encore plus sur la santé publique, avec le risque d'apparition de maladies à transmission hydrique engendrées par des produits périssables. Pourtant, ces phénomènes persistent tout au long de l'année à cause de la politique du « laisser-faire », valable uniquement pour un marché sain et loyal, ce qui n'est pas le cas, du moins pour le moment, particulièrement dans les régions du sud du pays qui s'approvisionnent totalement auprès des autres wilayas du Nord. A Ghardaïa, par exemple, il ne se passe pas un été sans que l'on enregistre une épidémie dramatique qui inquiète des dizaine de familles : intoxication, empoisonnement et toutes sortes de fièvres. Et dire que tous ces drames sont le résultat direct de la négligence et des bévues humaines. Des bévues qui émanent aussi bien de certains commerçants véreux et insoucieux que de certains services de l'Etat chargés de la protection du citoyen et du consommateur. A Ghardaïa, il suffit d'ailleurs de se rendre au marché couvert ou à la rue des légumes (cheikh El Haoues) pour se rendre compte que de tels lieux où l'hygiène et la salubrité font énormément défaut offrent tous les risques d'épidémie et d'intoxication. En effet, en plus des prix qui sont au départ loin d'être abordables, l'état hygiénique de ces lieux commerciaux, qui sont constamment plein de monde, laisse à désirer. On y vend n'importe quoi, n'importe comment et n'importe où. Beaucoup se permettent d'étaler toutes sortes de produits, y compris les plus périssables, durant de longues heures sous une chaleur accablante. On y voit, cependant, du beurre exposé sur un simple tabouret au milieu des tas de fruits et légumes, des œufs à même un sol boueux et toutes sortes de conserves. Sachant qu'en ces temps de chaleur, ce genre de défaillance favorise énormément le développement des bactéries dans les produits alimentaires. Et puis, les lieux dégagent cette autre image de désolation avec ces odeurs nauséabondes et ces amas de déchets et d'ordures, dont une bonne partie est issue des fruits et légumes dans leur état de décomposition avancée. En somme, cet ensemble de dépotoirs permanents, étalés çà et là après le départ des commerçants, fait honte à la capitale du M'zab, pourtant réputée pour sa propreté.