Il faut instaurer le respect des normes internationales relatives à l'accessibilité en milieu urbain pour les personnes handicapées, les personnes âgées, les enfants et les femmes enceintes. Pour une meilleure accessibilité du handicapé, une série de rencontres de sensibilisation seront organisées périodiquement dans les 12 communes de Constantine, apprend-on du président de l'association Défi et espoir contre les myopathies (ADEM), Ahmed Bouchelloukh, que nous avons rencontré hier au centre culturel Mohamed Yazid, d'El Khroub. Il nous a déclaré ceci : «Ces rencontres s'intègrent dans un cadre national ; nous allons travailler en collaboration avec l'Union européenne représentée par Handicap international, pour rendre la mobilité possible pour toute personne quel que soit son état de santé, car il n'y a pas que la personne handicapée qui souffre, il y a aussi la femme enceinte, les enfants et les personnes âgées.» Et d'ajouter: «L'événement Constantine, capitale de la culture arabe 2015, verra, sans doute, la construction de nouvelles infrastructures, et par ces journées, nous attirons l'attention, lors de la réhabilitation des chaussées, des escaliers, des routes de Constantine, sur le respect des normes internationales relatives à l'accessibilité ; il existe dans notre législation un arsenal de textes de loi, il suffit juste de les appliquer.» Youcef Saïghi, professeur d'architecture à l'université Constantine 1, et membre du laboratoire Ville et santé, qui a animé une conférence à ce propos, a plaidé pour l'implication de l'ensemble de la société. «La notion d'accessibilité est une culture totalement absente chez nos responsables locaux, à commencer par les élus ; ces derniers qui sont les premiers décideurs en ce qui concerne l'aménagement urbain, sont invités à faciliter la mobilité trop pénible du handicapé», a-t-il signifié. Selon lui, l'exclusion du handicapé de la société est un problème sérieux qu'il faut traiter à tous les niveaux. «La situation est alarmante, nous célébrons chaque année les journées commémoratives du handicapé, avec des festivités, mais nous oublions l'essentiel. Pour preuve, nous luttons depuis des années pour l'amélioration des conditions de l'accessibilité, mais rien n'a été réalisé au profit de nos malades, les APC ne font rien pour leur bien», a-t-il regretté. Il a noté que la wilaya de Constantine excelle dans la transgression des lois régissant l'aménagement des lieux devant tenir compte de la mobilité des personnes handicapées. «Un simple carrefour contient au moins 4 infractions, et entre l'avenue Abane Ramdane et la grande poste, il existe 250 dépassements, il y a de quoi s'inquiéter», s'est-il offusqué.