Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a réagi, hier, aux rebondissements qui se sont fait date au sommet de l'Etat avec, notamment, la nomination de Abdelaziz Belkhadem à la tête du gouvernement en remplacement de Ahmed Ouyahia. Cependant, le parti de Saïd Sadi qui nous a habitués à de brillantes analyses, agrémentées d'un sens redoutable de la formule, a rendu public, cette fois-ci, un communiqué sommaire consignant des appréciations approximatives. « Insécurité, érosion continue du pouvoir d'achat, panne économique, corruption généralisée et remise en cause des libertés publiques, constituent le quotidien des Algériens sur fond de régionalisme et d'instabilité politique », observe le RCD, précisant, par ailleurs, que « ces contre-performances signent, d'abord et avant tout, une crise de régime ». Pour les rédacteurs du communiqué, « le pouvoir, pour toute réponse à ce vécu dramatique, vient de procéder à une permutation du chef du gouvernement après un psychodrame de plusieurs mois qui a paralysé une coalition gouvernementale dont on se demande toujours sur quoi elle s'est constituée ». Plus loin, le RCD s'interroge sur les objectifs de ces changements. « Sans crier gare, le nouveau responsable de l'Exécutif annonce que sa priorité est la révision de la Constitution, aggravant les abus de pouvoir et les confusions des genres », a souligné le parti de Sadi. A quoi obéit la désignation de Belkhadem à la tête de l'Exécutif ? Là aussi, la lecture du RCD est imprécise : « Sauf à considérer que cette nomination vaut aussi comme un acte de succession, il n'est ni de la responsabilité ni dans la mission d'un chef du gouvernement de prendre de telles initiatives ; la chose relevant du Parlement ou du chef de l'Etat. » Pour le reste, le Rassemblement, comme la majorité des Algériens, se demande dans quelle officine a-t-on marchandé. « L'on est en droit de se poser la question de savoir qui a autorisé cette audace et, surtout, vers quels objectifs elle tend puisqu'en l'occurrence, le concerné ne s'est pas prononcé en tant que chef de parti mais comme chef du gouvernement », ont noté les rédacteurs du communiqué. Le RCD craint, toutefois, le pire : « Faute d'un sursaut patriotique à la mesure de celui qui a été renié ces dernières années, il est à redouter que ces querelles clientélistes ne soient les signes avant-coureurs d'une dérive à haut risque pour l'Algérie ».