Les conflits opposant souscripteurs et promoteurs n'en finissent pas d'affirmer et de réaffirmer la mauvaise conduite si ce n'est l'échec de la formule du logement social participatif à Constantine. Celui déclaré au niveau des 135 Logements de l'UV 5 à Ali Mendjeli est un épisode de plus dans le long feuilleton des désaccords qui font fuir les pouvoirs publics. Dans une correspondance adressée le 6 mai au chef de daïra d'El Khroub, les habitants de cette cité, regroupés dans une association de quartier dénommée El Wifak, ont sollicité son intervention pour « mettre fin aux dépassements du promoteur chargé du lot des 35 Logements et qui a tenté de transformer les caves situées en bas de deux immeubles en locaux de commerce ». Les habitants estiment que cela est contraire aux lois en vigueur en se basant sur les plans de construction sur la base desquels les contrats ont été signés. Tous les services appelés à intervenir ont confirmé les dépassements, à commencer par ceux affiliés à la commune qui ont, après constat sur place le 21 mars dernier, mis en demeure le promoteur pour enlever les traces de ces dépassements dans un délai de huit jours sous peine d'être pénalisé. Rien ne sera fait, note la correspondance, qui ajoute que le délégué communal de Ali Mendjeli a reconnu l'immobilisme de ses services et leur incapacité d'agir. Entre temps, affirme Mohamed Cherif Boukarma, président de l'association, le promoteur a continué à vendre ces caves et raconte qu'un pharmacien a été empêché d'ouvrir une officine qui, située à un niveau inférieur des habitations, donne sur la cour des immeubles. Cette situation ne permet pas à ces locaux d'avoir une aération adéquate et les force à utiliser les avaloirs consacrés aux eaux de pluie pour évacuer leurs eaux usées. Auparavant, la direction de l'urbanisme et de la construction avait, elle aussi, adressé en mai 2005, une mise en demeure au promoteur pour remettre les caves tels que prévus par les permis de construire. Par ailleurs, les habitants, qui occupent leur logement depuis près de deux années, refusent de signer la mainlevée pour décharger le promoteur de sa responsabilité. Un refus motivé par les nombreuses réserves soulevées autour du produit livré, notamment l'absence de nombreux articles d'électricité, eau et gaz, le retard prolongé pour l'évacuation des engins et la suppression des traces du chantier pour les remplacer par des espaces verts. Actuellement, c'est à un véritable jeu du chat et de la souris auquel se livrent les deux parties, le promoteur cherchant à vendre les caves coûte que coûte et les habitants redoublant de vigilance pour empêcher que leur paisible quartier ne soit transformé en marché. La loi est claire, les contrats aussi. Mais le respect des clauses fait défaut. Les services de la wilaya, dépassés par ces problèmes qui éclatent presque dans toutes les promotions, ont trouvé la parade en se lavant les mains et en renvoyant les habitants plaignants devant les tribunaux. Pourtant, c'est à ces services qu'incombe la responsabilité de faire aboutir la formule du LSP et de protéger les citoyens.