La décision prise par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, jeudi, lors de sa visite de travail et d'inspection effectuée dans la wilaya de Tamanrasset, quant à la délocalisation du site d'implantation de la zone d'expansion touristique (ZET) de Tamanrasset n'a pas été du goût des tour-opérateurs de la région de l'Ahaggar. Le projet dont rêvent ces derniers depuis plus de 25 ans – après la promulgation du décret relatif à la création des ZET en Algérie en 1988 – risque ainsi de tomber à l'eau. Abdelmalek Sellal, en s'exprimant lors de la présentation du nouveau pôle urbain d'In Kouf où il s'était rendu, a estimé «inapproprié» le site retenu pour accueillir le projet de la ZET, prévu à la sortie du quartier de Tafsit, sur la route menant vers Afilal et Assekrem. Plus explicite, il a appelé à prévoir avec un bureau d'études spécialisé, international ou national, la création d'une autre ZET loin de la zone urbaine et du tintamarre de la ville. A ce propos, l'hôte de l'Ahaggar a préconisé de créer un village touristique de 400 ha à la sortie nord de Tamanrasset. Ce village, poursuit-il, sera doté de toutes les commodités nécessaires afin de procurer paix et détente aux visiteurs. L'Etat se chargera, ainsi, des opérations d'infrastructures (eau, gaz, électricité…) ainsi que de l'aménagement d'un hippodrome. Les investisseurs privés sont, pour leur part, conviés à réaliser d'autres structures touristiques en mesure de booster ce secteur. A l'occasion, M. Sellal a instruit les responsables concernés de prévoir dans cette future ZET des espaces spécialement aménagés pour les agences locales de tourisme ainsi qu'un atelier destiné à l'entretien de leurs véhicules et matériel de voyage. 25 ANS D'ATTENTE Toutefois, ces mesures ne semblent aucunement persuader les responsables des agences locales de tourisme qui s'attendent plutôt à des solutions concrètes pour faire sortir ce secteur de sa profonde léthargie. «La relance touristique dans la wilaya de Tamanrasset n'a jamais été à l'ordre du jour de notre gouvernement. Il ne nous reste que de présenter nos condoléances aux opérateurs qui ont constaté l'absence d'une volonté politique pour redynamiser un secteur plus qu'agonisant.» Intervenant lors de la rencontre du Premier ministre avec les notables et les représentants de la société civile, le président de l'Association des agences de voyages de Tamanrasset, Hamdaoui Ahmed, a exposé les problèmes que subit ce créneau dans la capitale du tourisme saharien. Il a également fait des propositions que les autorités devraient inéluctablement accompagner pour les concrétiser sur le terrain. M. Hamdaoui a, ainsi parlé de la création d'un fonds spécial pour assister les agences en difficulté, mais aussi pour les subventionner afin de faire peau neuve et de renouveler leurs équipements de travail. Il a préconisé, dans le but d'encourager le tourisme domestique, d'ouvrir partiellement les circuits fermés à l'exemple de ce qui a été fait dans la région d'Illizi. Cependant toutes ces alternatives ne sont pas, semble-t-il, au centre des intérêts du Premier ministre plutôt préoccupé par le développement industriel, l'agriculture et l'éradication de l'habitat précaire dans une wilaya... à vocation touristique par excellence. La question qui se pose maintenant est : comment faire avec les investisseurs qui ont eu leurs titres de concession et l'aval du Comité d'approbation, de localisation, de promotion de l'investissement et de régulation foncière (Calpiref) pour lancer leurs projets touristiques sur le site de «l'ancienne» ZET ?